Polémique autour de Bastien VivèsZep met la Toile en colère
Publié sur le compte Instagram du créateur de Titeuf, un dessin de l’auteur de «Petit Paul», visé par une enquête, suscite de vives réactions.

Pour ou contre? Au Festival d’Angoulême qui bat son plein jusqu’à dimanche, comme sur les réseaux sociaux, l’affaire Bastien Vivès n’en finit pas de diviser. Faut-il condamner en bloc l’auteur du sulfureux «Petit Paul», visé par une enquête pour diffusion d’images pédopornographiques? Ou soutenir tout ou partie de l’œuvre du dessinateur français, créateur de différents romans graphiques très remarqués et nullement controversés («Le goût du chlore», «Polina», «Dernier week-end de janvier»)?
Prendre position équivaut à s’exposer à une volée de coups de bâton. Zep en fait les frais récemment, en publiant sur son compte Instagram un dessin de Vivès, partie intégrante d’une exposition que la galerie parisienne Huberty & Breyne consacrait à Titeuf à l’occasion de ses trente ans. Intitulée «Le devant des choses», en référence à l’album de la star des préaux «Le derrière des choses», l’image montre une jeune femme à la poitrine plantureuse déambuler devant Titeuf, Manu et Hugo.

Aussitôt mis en ligne, le dessin a suscité de vives réactions. Plus de mille commentaires à ce jour, dont beaucoup expriment du rejet et de la colère. Florilège: «Je suis vraiment choqué que vous fassiez de la pub à cet homme», «Nous savons maintenant de quel côté de l’œuvre se place Zep», ou encore «très déçu par un homme qui a toujours essayé de défendre une vision saine de la sexualité dans son travail.»
Dès le début de cette controverse relayée par le journal «20 minutes», Zep a répondu sobrement: «Est-ce parce qu’il a tenu des propos inacceptables qu’il faut jeter toute son œuvre à la poubelle? Personnellement, je ne le crois pas.» Des propos qui ont enflammé la Toile, quelques rares followers soutenant le dessinateur genevois. S’attendait-il à de tels retours? Contacté, l’intéressé n’a pas répondu à nos appels.
Zep n’est pas le seul auteur de BD à s’être exprimé à propos de Bastien Vivès. Plusieurs ont pris sa défense, voyant dans l’actuelle polémique une atteinte à la liberté des artistes. L’émission télévisée «Quotidien» sur TMC cite notamment la dessinatrice Catel, qui a dénoncé la «cancel culture», ainsi que la dessinatrice de presse Coco, plaidant «le droit à l’outrance». Enki Bilal, lui, refuse toute «mise au ban». Plus mesuré, Jacques Tardi rappelle que «la liberté d’expression doit être défendue, sauf quand elle va à l’encontre de la loi».
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