Xi Jinping se fait l'avocat de la globalisation
En ouverture du WEF, le président chinois s'est élevé «contre le protectionnisme».

Sans jamais nommer ni les Etats-Unis ni le futur hôte de la Maison-Blanche, le président chinois Xi Jinping, invité d'honneur du WEF (Forum de Davos), s'est livré hier à une critique «du protectionnisme» que semble prôner Donald Trump.
A la fin d'un exposé de quarante-cinq minutes, d'une longueur habituelle pour les dirigeants communistes chinois, ses paroles semblaient répondre aux propos récemment tenus par le futur président des Etats-Unis. Xi Jinping s'est déclaré «en faveur du libre-échange et des investissements», et «contre le protectionnisme, qui équivaut à rester dans une chambre noire». L'allusion au rival américain était parfois claire: «Personne ne sortira gagnant d'une guerre commerciale.» Cette phrase a été accueillie par des applaudissements nourris, renouve lés lorsque l'homme politique chinois a souligné que «tous les signataires» doivent respecter les accords de Paris sur le climat.
Xi Jinping a aussi annoncé que la croissance du PIB (produit intérieur brut) chinois devrait se situer à 6,7% en 2016. La consommation des ménages est le facteur principal pesant sur ce PIB, à concurrence de plus de 60%. «Je suis ravi de venir à Davos. Ce petit village des Alpes suisses est un endroit où nous pouvons prendre le pouls du monde.»
Le président chinois se refuse à foncer tête baissée en faveur de la globalisation. Il faut s'ouvrir «à un rythme adéquat». La mondialisation va, selon lui, dans le sens de l'histoire. Mais c'est aussi «une épée à double tranchant». Le gâteau va se réduire et il faudra veiller à un équilibre entre équité et efficacité, sous peine de voir apparaître des conflits sociaux.
«Les Chinois se plaisent à dire que les bonnes grappes poussent dans de bonnes terres», a-t-il ajouté. Xi Jinping s'est aussi préoccupé du fossé des inégalités: «Ce sont 1% des plus riches qui détiennent plus de richesses que les 99% restants.»
Fondateur du WEF, Klaus Schwab s'est déclaré «ravi» que le président ait accepté son invitation, adressée l'an dernier. «La Chine poursuit son leader- ship de manière responsable et réfléchie», a ajouté le professeur allemand.
Auparavant, Doris Leuthard, présidente de la Confédération, a fait une intervention beaucoup plus courte, mais remarquée: «Nous avons besoin de personnalités phare» dans un monde complexe. La conseillère fédérale a aussi évoqué un sujet qui lui est cher: la révolution digitale. Doris Leuthard doit d'ailleurs participer à un panel sur les stratégies nationales en matière informatique. L'Argovienne a aussi réussi la gageure de commencer à s'exprimer en anglais, langue dominante du WEF, puis plus longuement en allemand, avant de conclure son exposé en français
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