Xi Jinping place ses pions à Pékin et Shanghai
Deux des proches du président ont été nommés à la tête de Pékin et de Shanghai. En vue du Congrès du Parti communiste.

Le jeu des chaises musicales s'accélère en Chine. En prévision du 19e Congrès du Parti communiste chinois (PCC) de l'automne 2017, qui marquera les cinq ans de Xi Jinping à la tête de la plus grande organisation politique au monde, le président chinois continue de placer ses alliés à des postes clé. Objectif: rester le chef incontesté de la Chine jusqu'en 2022 et peut-être au-delà, certains analystes pariant déjà sur un scénario «à la Poutine» qui verrait Xi se maintenir au pouvoir même après la fin des dix ans réglementaires. Vendredi, à cet effet, Xi Jinping a propulsé deux de ses soutiens à la tête des deux plus grandes villes du pays: Cai Qi, un économiste de 61 ans, a été «élu» maire de Pékin, tandis que l'ancien juge Ying Yong, 59 ans, a hérité, de son côté, de la Municipalité de Shanghai.
Les deux hommes seraient des proches du président Xi. Le premier, Cai Qi, est né au Fujian, province du sud de la Chine où l'actuel maître de la deuxième économie mondiale a passé dix-sept ans, entre 1985 et 2002. Or Cai, jusqu'en 1999, était lui aussi en poste au Fujian: c'est là, d'ailleurs, qu'il aurait été remarqué par le futur président. En 1999, Cai part ensuite pour le Zhejiang, autre province où il le recroise à nouveau. Entre 2002 et 2007, en effet, son patron n'est autre que Xi Jinping, alors secrétaire du Parti pour toute la province. A la fin de 2013, après presque quinze ans sur place, Cai était devenu vice-gouverneur du Zhejiang. Mais, quatre mois plus tard, Xi Jinping l'avait vite rapatrié à Pékin pour qu'il dirige avec lui la toute nouvelle «Commission de sécurité nationale»… créée et présidée par Xi.
«Affaiblir ses ennemis»
Ying Yong, le nouveau maire de Shanghai, a lui aussi effectué l'essentiel de sa carrière au Zhejiang. Il s'y occupa tour à tour de la justice et de la lutte anticorruption avant d'être muté à la fin de 2007 dans la capitale commerciale et financière chinoise. Depuis septembre 2016, Ying Yong était vice-maire de Shanghai. Ces deux nominations, attendues, confirment néanmoins l'emprise de Xi Jinping sur le pays. «Presque la moitié des provinces de Chine, 13 sur un total de 31, sont contrôlées par des officiels proches de Xi», explique à Pékin une source diplomatique occidentale. «Le pouvoir, ce n'est pas seulement placer ses pions, mais aussi affaiblir ses ennemis. Or, les réseaux des adversaires de Xi ont aussi été structurellement affaiblis.»
Organisés tous les cinq ans, les congrès du Parti communiste chinois rythment la vie politique chinoise et sont aussi importants, pour le pays, que les élections présidentielles en France ou aux Etats-Unis. Le tout premier congrès s'est tenu en 1921 à Shanghai et donna naissance au PCC. Le Parti n'avait alors que 50 membres, contre plus de 88 millions aujourd'hui. Cette année, le 19e Congrès s'accompagnera d'un ample changement de personnel qui pousse Xi à imposer de façon préventive ses fidèles. Lors du congrès, outre une révision de la charte du Parti, 5 des 7 membres actuels du Comité permanent du Politburo, le «cerveau» du régime, devraient également quitter la piste du fait de leur âge avancé.
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