Roman d’actions«Wall Street en feu», un thriller en col blanc teinté de rouge sang
Installé à Genève, Thomas Veillet, consultant en investissement et ancien agent à la Bourse de New York, signe un récit haletant nourri par ses connaissances en trading et un style efficace.

À double titre, «Wall Street en feu» est un roman d’action. Si vous ne savez pas ce que sont les shorts (des déclarations de vente à découvert), peu importe. Thomas Veillet, l’auteur, installé à Genève, est conseiller en investissement et ancien trader à la Bourse de New York. Il sait de quoi il parle et c’est ce qui compte pour entraîner le lecteur dans un thriller en col blanc, très vite teinté de rouge. Des taches de sang vont en effet vite souiller des sociétés visées par des spéculations à la baisse du cours de leur action.
On est vite happé par ce roman qui démarre sur les chapeaux de roues avec un commando d’hommes en noir qui pénètre dans les locaux de Narragan Biosciences, une société au cœur de l’intrigue. Ex-soldat qui a combattu en Afghanistan, Tom Kelcey s’est lancé dans le trading. Et il est doué! Il a du nez pour repérer des mouvements financiers sur les écrans des salles de cotations et en tirer profit. Jusqu’au jour où il s’étonne de ce qui se passe autour de cette entreprise, Narragan Biosciences, qui va rapporter à la société de trading qui l’emploie quelques millions de dollars, tout en s’inquiétant d’être tombé dans les mailles du filet du gendarme de la Bourse. Mal lui en a pris. Si la Securities and Exchange Commission (SEC) ne s’intéresse curieusement pas aux transactions suspectes autour de cette start-up, des personnes malintentionnées vont repérer cet acheteur à perte qui a sans doute compris la combine.
Un récit bien mené jusqu’au dénouement
Deux meurtres plus tard, celui de sa compagne et de la femme de son supérieur, Tom, suspect numéro 1, devient un fugitif. Il devient le gibier d’une chasse à l’homme menée par ceux qui ont provoqué la chute de Narragan Biosciences et la police. Son passé de soldat et sa méfiance vont crédibiliser les conditions de sa fuite et le retournement qui fait le sel des thrillers, lorsque d’autres sociétés vont être attaquées à leur tour. Comprenant petit à petit le modus operandi de cet ennemi invisible qui en veut à sa peau, Tom va parvenir à déjouer les pièges qui lui sont tendus. Et retourner contre eux l’arme des financiers prêts à tout pour gagner des millions.
On pense évidemment au «Loup de Wall Street», auquel le sous-titre de l’ouvrage fait référence, et moins à James Bond qu’au film «La firme» avec Tom Cruise, jouant un avocat embauché sans le savoir par la mafia, devenu témoin gênant et homme à abattre. On appréciera aussi les dialogues des traders, qui se vannent autant que des copains de régiment, et cette touche d’humour ou d’ironie que l’auteur parsème ainsi dans un récit d’action bien mené jusqu’au dénouement.
«Wall Street en feu», Thomas Veillet, avril 2023, Éd. Talent, 391 pages, entre 35 fr. 45 et 39 fr. 40.
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