Prévoyance 2020Votants «pas dépassés» par un objet «complexe»
La population a bien compris la réforme des retraites, refusée dimanche, estime un politologue, qui pointe les incertitudes des partisans et des opposants.
Le refus moins net de l'augmentation de la TVA que celui de la réforme de la prévoyance vieillesse n'est en soi pas un signe que la population a été dépassée par le projet, estime le politologue Lukas Golder. Le peuple a voté de manière exceptionnellement différenciée, selon lui.
La distinction «systématique» entre la réforme en soi et l'augmentation de la TVA est passionnante à observer, a dit à l'ats M. Golder, co-directeur de l'institut de recherche gfs.bern, au lendemain du scrutin. De toute évidence, sur l'ensemble du pays, plus de personnes ont voté «Non à la réforme» que «Non à la hausse de la TVA».
Les sondages préalables ne le laissaient pas nécessairement deviner. Les votants ont reconnu la nécessité d'une augmentation de la TVA pour financer les rentes, d'où une quasi-égalité des oui et des non à ce pan du projet, interprète M. Golder. Toutefois, ils n'étaient pas d'accord avec certains éléments du dossier ou l'ensemble de la réforme.
Pas dépassés
Le politologue ne croit pourtant pas que le projet était trop compliqué pour le peuple suisse. Ceux qui ont voté étaient «tout au plus indécis, mais pas dépassés». «L'indécision et l'insécurité régnaient à la fois chez les partisans et chez les opposants». Beaucoup de gens ont lutté avec eux-mêmes pour se forger un avis, a dit M. Golder à ats-vidéo. Il ne voit toutefois que «peu d'indices selon lesquels les gens ont voté de manière précipitée ou avec leurs tripes».
Les personnes qui ont été dépassées par la réforme des retraites n'ont au final pas pris part au scrutin, présume l'expert. Normalement, les citoyens qui ne se sentent pas aptes à se prononcer sur un texte ne votent pas, selon lui.
Résultat serré
Pour M. Golder, le projet n'était pas «surchargé», mais très complexe. Avec le temps, il a perdu son équilibre, car trop d'éléments ont été ajoutés, a-t-il expliqué à ats-vidéo. «Il y avait des points d'attaque sur presque chaque détail.»
Le non du peuple est un «non majoritairement de droite» soutenu par le PLR, l'UDC et les cantons ruraux conservateurs de Suisse alémanique, estime-t-il. Les non de la gauche romande et des cercles des consommateurs alémaniques ont également pesé.
ats
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