cinémaVisions du réel: l'Irak et la Syrie à l'honneur
«Homeland (Iraqi Year Zero), émouvant film-fleuve sur une famille irakienne, remporte le Sesterce d'or, tandis que le Sesterce d'argent va à «Coma», une coproduction syrienne et libanaise.

Visions du Réel a attribué son Sesterce d'or à «Homeland (Iraqi Year Zero), une chronique émouvante de cinq heures et demie qui suit une famille irakienne avant et après l'intervention américaine de 2003. Le festival nyonnais bat son record de fréquentation avec plus de 35'000 spectateurs.
«Visions du réel confirme son rôle de festival leader en Suisse, avec Locarno et Soleure», a dit vendredi 24 avril à la presse Claude Ruey, président du festival. Avec 136 réalisateurs présents, plus de 1100 professionnels accrédités et 166 films projetés, dont 113 premières mondiales ou internationales, Nyon est un rendez-vous important de la création documentaire et sert de tremplin vers d'autres festivals.
Film hors normes
Cette année, le jury a distingué un film hors normes, de 334 minutes: «Homeland», de l'Irakien Abbas Fahdel. Le réalisateur, qui a étudié le cinéma en France, est rentré en Irak pour filmer la vie de sa famille avant et après l'intervention américaine.
Il livre un témoignage fort sur des gens «qui n'aspiraient qu'à vivre en paix» et qui vont voir mourir plusieurs de leurs proches de balles perdues, dont le propre neveu du réalisateur, un enfant de onze ans, a expliqué Luciano Barisone, directeur du festival.
Plus de 150 heures
Abbas Fahdel a tourné plus de 150 heures de film. Une première version durera neuf heures, puis, au prix de coupes difficiles, cinq heures et demie. Son travail donne un autre regard sur la réalité irakienne, loin des reportages rapides de l'actualité. Il sera diffusé samedi à Nyon de 20h00 à 02h00, en deux parties.
Le deuxième prix majeur du festival, le Sesterce d'argent Regard neuf remis au meilleur premier ou deuxième film, va à «Coma» de Sara Fattahi, une coproduction syrienne et libanaise. Il raconte la vie de trois femmes, une grand-mère, une mère et une fille, dans un appartement à Damas, sous le feu des balles et des bombes.
Hors d'Europe
De plus en plus de films documentaires proviennent de pays hors d'Europe, notamment d'Amérique latine et du Moyen-Orient. «Les cinéastes de milieux moins favorisés arrivent mieux à s'imposer», a observé Luciano Barisone.
Des représentants des cinq continents figurent au palmarès 2015, notamment «The Chechen Family» de Martin Sola (Argentine), Sesterce d'or pour le moyen métrage et «My Love don't cross that river» de Moyoung Jin (Corée du Sud), prix du public.
Perte d'un sponsor
La situation financière du festival est «saine». La perte d'un de ses principaux sponsors - La Poste qui a annoncé son désengagement de plusieurs festivals - constitue «un souci», mais n'est «pas dramatique», a relevé Claude Ruey. Ce soutien représentait «un peu moins de 5%» du budget, qui s'élève à quelque 3 millions de francs.
La fréquentation poursuit sa progression constante. Elle est passée en huit ans de quelque 17'000 à 35'000 personnes, a rappelé Claude Ruey. Cette année, le festival a programmé une salle de plus, à Gland, qui a «bien marché» attirant des festivaliers aussi bien que la population locale.
ats
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