Vers une nouvelle guerre entre Israël et le Hezbollah?
La tension est montée d'un cran entre l'Etat hébreu et le parti libanais, après l'énorme explosion survenue près de l'aéroport de Damas.

Les rumeurs couraient déjà depuis plusieurs semaines à Beyrouth sur une possible nouvelle guerre entre le Hezbollah libanais et Israël. L'énorme explosion survenue jeudi vers 3h30 du matin près de l'aéroport de Damas, imputée à des raids de l'aviation israélienne contre un entrepôt d'armes appartenant au parti chiite allié de Bachar el-Assad, a conforté cette hypothèse, selon les observateurs. «Cela fait dix ans que la tension monte entre les deux parties. Jusqu'à présent, l'équilibre de la terreur instauré après la guerre de 33 jours en 2006 semblait perdurer comme le garde-fou empêchant un camp comme l'autre de provoquer l'étincelle. Mais désormais, cet équilibre se fait tester et l'atmosphère est plus que jamais volatile», souligne Didier Leroy, chercheur à l'Académie militaire royale de Belgique et auteur de Hezbollah, la résilience islamique au Liban.
Selon l'expert, le parti chiite se sent désormais renforcé aussi bien sur le plan politique local – avec l'élection d'un nouveau chef d'Etat au Liban qui lui est allié – qu'au niveau militaire. «En dépit des quelque 2000 morts parmi ses combattants et des coûts matériels lourds assumés depuis le début du conflit syrien, le Hezbollah a le sentiment d'être une force militaire de plus grande qualité que jamais», enrichie par l'expertise acquise sur le champ de bataille syrien et ailleurs dans la région.
Un avis appuyé par le Cheikh Sadeq Naboulsi, un responsable au sein du parti: «Même si le Hezbollah n'a pas l'intention d'ouvrir un nouveau front, il dispose de toute la capacité pour affronter simultanément les Israéliens et les groupes islamistes (ndlr: qui combattent en Syrie) et il est prêt sur le plan logistique aussi bien au Sud-Liban qu'au Golan», souligne-t-il. «La guerre de juillet 2006 a mobilisé seulement 2000 combattants», ajoute-t-il.
Du côté israélien, Tsahal et l'exécutif politique n'ont pas chômé non plus depuis 2006, investissant massivement dans l'infrastructure militaire en vue d'une prochaine guerre. «Au niveau des forces terrestres, par exemple, le village factice d'Elyakim a été aménagé pour entraîner les soldats. Quant aux forces aériennes et à la défense antimissile, elles ont été largement renforcées», relève Didier Leroy. Et au début d'avril, le premier ministre israélien annonçait que le nouveau système antimissile «Fronde de David», l'un des plus performants au monde, était opérationnel.
Outre la mobilisation logistique des deux côtés, «la polarisation régionale croissante, dont le dernier épisode fut la frappe américaine contre une base de l'armée syrienne, risque désormais de précipiter les choses», ajoute le chercheur.
En attendant, Tel-Aviv multiplie les messages au Hezbollah. L'explosion jeudi près de l'aéroport de Damas en est un signe. Du côté du Hezbollah, le cheikh Naboulsi lie l'intensification des frappes israéliennes aux «progrès réalisés sur le terrain syrien par les combattants du Hezbollah, et la présence d'une base militaire sur le Golan», qui embarrasse et attise les craintes de Tel-Aviv. Autant dire, une zone à haute tension.
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