Consommation transfrontalièreVers une baisse des prix dans les supermarchés de France voisine
Mise sous pression par le gouvernement, l’industrie agroalimentaire accepte de reprendre les négociations avec la grande distribution pour enrayer l’inflation.

Faire ses courses en France voisine devrait coûter moins cher d’ici à quelques semaines, notamment pour les consommateurs suisses faisant des achats dans les départements frontaliers. Convoqués mercredi matin à Paris par le gouvernement, les représentants de l’industrie agroalimentaire ont accepté de reprendre les négociations avec les acteurs de la grande distribution, dans le but de faire baisser les prix des produits de consommation courante.
Les discussions doivent rouvrir avant la fin du mois. Les 75 plus grands industriels doivent y participer. Les autres pourront aussi se remettre à la table des négociations de leur plein gré. Les baisses de prix doivent être effectives sur les étiquettes des articles dès cet été.
Baisse des prix dès cet été
Les industriels ont déjà accepté de renforcer les promotions commerciales pour faire baisser immédiatement les prix dans les rayons.
«Les industriels ont déjà accepté de renforcer les promotions commerciales pour faire baisser immédiatement les prix dans les rayons.»
Rappelons que les distributeurs avaient déjà été reçus, jeudi de la semaine dernière, à Paris, par le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Le responsable leur avait demandé de renouveler l’opération anti-inflation. Celle-ci consiste à proposer des articles à des prix préférentiels dans les rayons des supermarchés et des hypermarchés.
Les distributeurs ont accepté de prolonger cette opération, lancée en mars et qui devait s’achever le 15 juin. Toutefois, ils attendaient des industriels qu’ils fassent aussi des efforts. Et ils demandaient en ce sens au gouvernement de prendre des mesures concrètes pour ramener ceux-ci à la table des négociations.
Menaces gouvernementales
Bruno Le Maire avait menacé les industriels d’utiliser «tous les instruments à notre disposition, y compris l’instrument fiscal, pour récupérer des marges qui seraient des marges indues faites sur le dos des consommateurs» s’ils ne participaient pas à l’effort collectif.
«C’est une excellente nouvelle pour les consommateurs», a déclaré le ministre, qui espère ainsi «casser la spirale inflationniste» en France. Outre-Jura, l’inflation générale a atteint, en avril, 5,9% sur un an. Surtout, la hausse des prix de l’alimentaire s’est élevée à 14,9% sur la même période.
En comparaison, en Suisse, aux mêmes dates, l’inflation générale était deux fois moindre (2,6%) et celle de l’alimentation et des boissons non alcoolisées en particulier était trois fois inférieure (5,4%).
Sujet brûlant politiquement
C’est aussi une bonne nouvelle pour le gouvernement. Le sujet de l’inflation et du pouvoir d’achat est en effet très sensible chez nos voisins, sur les plans social, politique et économique tout à la fois.
On se souvient que le mouvement des «gilets jaunes» (2018-2020) avait débuté à la suite de la hausse des prix des carburants à la pompe. Idem pour la grogne qui agite encore la France sur la réforme des retraites, une colère qui se nourrit également (entre autres) des difficultés de nombreux Français à boucler leurs fins de mois, en raison justement de la hausse des prix de l’alimentaire et de l’énergie.
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