Du tout petit au très très grandVers l’infini et au-delà
Laurent Schafer signe une bande dessinée de vulgarisation scientifique qui s’attaque aux plus grands mystères de la nature.

«Si vous aimez la science-fiction, vous allez découvrir ici que l’univers est bien plus surprenant que tout ce que vous pourriez imaginer!» La formule en guise de promesse est signée Michel Mayor. On la trouve dans la préface du dernier livre du Fribourgeois Laurent Schafer.
«Si vous aimez la science-fiction, vous allez découvrir ici que l’univers est bien plus surprenant que tout ce que vous pourriez imaginer!»
Plus de deux ans après avoir décortiqué les mystères de la physique quantique dans son premier livre («Quantix»), Laurent Schafer renoue avec la bande dessinée de vulgarisation scientifique. «Infinix», qui traite de l’infini cosmique à l’infini quantique, vient de sortir. Un ouvrage à placer sous le sapin de tous ceux que les plus belles énigmes de la nature font vibrer!
«Mon livre, qui nécessite un certain sens de l’abstraction, est principalement destiné aux enfants dès 13-14 ans et aux adultes, mais j’ai également croisé un enfant de 11 ans qui avait dévoré mon premier livre», sourit l’auteur, qui se passionne pour le sujet depuis plus de quinze ans.
Mystère du temps
De très bonne facture, le livre suit les tribulations d’une famille ordinaire en prise avec les notions de physiques les plus pointues. La première et non des moindres, s’attaque à l’un de plus grands mystères de la nature: le temps. Celui-ci est intimement lié à l’espace, les deux ne sont pas constants.
Très concrètement, «plus un objet se déplace vite dans l’espace, plus il ralentit dans le temps», écrit Laurent Schafer. Un exemple? La montre d’un pilote d’avion de chasse en pleine poussée ralentit de quelques milliardièmes de seconde par rapport à celle d’un observateur resté sur le plancher des vaches. Un exemple extrême? Un photon (la particule de lumière) ne se déplace que dans l’espace à la vitesse de la lumière. Pour le photon, qui n’a pas de masse, le temps ne s’écoule pas. Encore? «Grâce à des horloges atomiques optiques, des scientifiques ont mesuré que le temps ne s’écoule pas à la même vitesse entre… le haut et la base d’un bâtiment.»
Théorisée par Einstein, dans la célèbre théorie de la relativité restreinte, cette incroyable propriété du temps est démontrée de la façon la plus claire qui soit dans la BD. Vertigineux.
Allô Mars?
La suite du récit, qui passe à des échelles bien supérieures, imagine de futures communications avec une base martienne. En raison des distances, toute transmission limitée par la vitesse de la lumière mettrait vingt minutes entre la Terre et la planète rouge. «La technologie n’y est pour rien. Cela ne peut et ne pourra jamais aller plus vite.»
Viennent ensuite les échelles encore plus grandes, qui emmènent le lecteur à la découverte des trous noirs, de la mystérieuse énergie noire et des amas de galaxies aux confins de l’univers.
Le monde des illusions
Inversion totale dans la deuxième moitié du livre, consacré à l’infiniment petit. Bienvenue dans le monde quantique, où tout n’est qu’illusion. À commencer par les couleurs, qui n’existent pas! «Elles sont juste le résultat d’une représentation créée par notre cerveau à partir d’une onde», explique l’auteur.
Alternant entre propos sérieux, explications pointues et traits d’humour bien sentis, Laurent Schafer ose même s’attaquer à la tenue du Père Noël, dont le rouge «n’existe pas en soi. Nous le créons.»
«Infinix» Laurent Schafer, Éditions Dunod Graphic, 144 pages.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.