Guerre en Ukraine: paroles d’artistesVera Michalski: «Je suis dévastée par cette guerre absurde et fratricide»
Photographe, éditrice, cinéaste, danseur ou violoniste, ils sont nombreux, en Suisse romande, à entretenir des liens étroits avec la région aujourd’hui touchée par les combats. Leur regard sur la tragédie qui se joue à l’est de l’Europe fait l’objet de notre dossier du week-end.
Vera Michalski-Hoffmann a créé en Suisse romande les Éditions Noir sur Blanc, ainsi que la Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature en hommage à son époux décédé.
KEYSTONE/BOTT
«Ce n’est pas ma guerre. Je refuse de la considérer comme mienne», clame Gouzel Iakhina sur le site de sa maison d’édition helvétique, Noir sur Blanc. Derrière ses mots, les couleurs du drapeau ukrainien. L’écrivaine russe de 45 ans a rédigé un texte bref à destination de ses amis, traducteurs et lecteurs à l’étranger. Elle y confesse: «Je suis si profondément révoltée que je voudrais hurler […]. L’amertume, la colère, la peur, l’impuissance – à l’extrême. La nouvelle du 24 février 2022 m’a écrasée. Mon monde n’a pas été bouleversé, mais détruit. Je ne comprends pas pourquoi l’inoculation du pacifisme (ndlr: idéologie cultivée par la Russie soviétique dans laquelle elle a grandi) n’a pas empêché cela.»
