
«Vas-y seulement»
«Vas-y seulement», lance Martine à son amie française qui lui propose de passer devant elle à la caisse du supermarché. «Seulement quoi?» lui rétorque cette dernière. «Ben seulement rien, je te disais juste que tu pouvais y aller sans autre!» répond Martine. «Sans autre?» s’interroge alors son amie. Vous l’aurez compris, les Suisses sont champions de l’ajout de mots inutiles dans les expressions courantes. Agacée par les questions à répétition, Martine finira, quant à elle, par passer devant. Ça va, ou bien?
Roille ou forte pluie?
«V’la la roille, va falloir se mettre à la chotte si on veut éviter les gouilles!» Nul doute, vous êtes en Suisse. Le patois helvétique peut surprendre le Français en visite dans nos contrées. Pas de panique, le climat ambiant l’aidera à déchiffrer le langage de ses voisins. Trempé par une violente averse, il comprendra alors sans difficulté que le bon Suisse qu’il vient de croiser lui propose de se mettre à l’abri pour éviter les flaques. Reste à lui répondre: «Je ne m’attendais pas à une telle fricasse!» Le Suisse ne pourra qu’être déçu en bien…
Boguet ou mobylette?
Lancez le mot «boguet» à la cantonade dans un environnement de quadras et quinquas et la machine à souvenirs se met en route. «Tu l’avais maquillé, ton boguet?» interroge untel. «J’en avais un orange que mon frère m’avait offert. » Un autre poursuit: «Moi, j’avais travaillé deux étés de suite pour me payer mon boguet bleu. » Dialogue impensable côté français, où le moyen de locomotion de cette génération était la mobylette ou «mob». Rien à voir enfin avec Humphrey Bogart, dit Bogey, qui avait peut-être un boguet cela dit!
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Parlez-vous le Grand Genève? – «Vas-y seulement! Roille ou forte pluie? Boguet ou mobylette?»
Bien que le français soit la langue officielle de chaque côté de la frontière, de nombreuses expressions diffèrent. Pour y voir plus clair, retrouvez chaque mois un nouvel épisode de notre petit dico des mots de chez nous.