À l’aube de ce qui est censé être la période de repos annuel, c’est mal parti. Les bouchons sur l’autoroute des vacances d’été, les trains bondés et bruyants de cris d’enfants qui ont trop chaud ainsi que les aéroports complètement déstructurés risquent bien d’apporter une bonne dose d’énervement aux voyageurs.
Récemment, à l’aéroport de Zurich, faute de personnel suffisant au sol, notre bonne vieille compagnie Swiss (j’écris «notre bonne vieille» parce que je suis nostalgique, alors que je devrais écrire Lufthansa) était absolument débordée au moment d’enregistrer les quelque 300 passagers de son Boeing 777 pour un vol long-courrier bondé. Jamais je n’avais vu ça en Suisse: une file d’attente longue comme un jour sans pain. Et seulement trois malheureux guichets ouverts pour la classe économique. Et si ce n’était que ça…
«Lors des week-ends prolongés ou des vacances tout court, Kloten entre en ébullition.»
«Courir pour attendre et attendre pour courir», c’est une maxime qu’on se plaît à utiliser lors de nos obligations militaires. Cette blagounette peut désormais, en 2022, s’appliquer aux touristes qui souhaitent prendre l’avion. Lors des week-ends prolongés ou des vacances tout court, Kloten entre en ébullition.
Courir, donc: les gens se bousculent pour être les premiers sur l’escalator et dans les différentes queues, le plus près possible du guichet. Mais cette fois-ci, c’est l’attente qui dicte sa loi. Une très longue attente. Quand on avance de trois petits pas toutes les cinq minutes, on prend le temps d’observer pour que l’agacement monte le moins vite possible. J’ai compté: avant moi, il y avait 23 couples avec un enfant en bas âge. Qui dit 23 couples dit 23 poussettes. Vingt-trois pousse-pousse! Une petite famille, ça s’enregistre vite. Mais alors un landau sur roulettes! C’est un rageant euphémisme, mais, observations marquées à l’appui, il faut deux fois plus de temps pour enregistrer, empaqueter et étiqueter, selon les règles d’usage des compagnies, ces satanés carrosses.
Vols supprimés et chaos
Et rien n’indique que l’on va vers le mieux. Cette semaine, on apprenait que Swiss supprimait de nombreux vols pour l’été, concernant 30’000 passagers. Il y a peu, le personnel aérien hurlait à la dégradation de ses conditions de travail. Les aéroports helvétiques appellent au calme. À Londres ou Amsterdam, c’est le chaos complet sur le tarmac, à cause de la levée des mesures Covid-19 et la reprise en flèche du tourisme. À Genève, on se montre plutôt serein, et on décrit «une situation relativement sous contrôle.»
Mais la récente expérience à Zurich montre le contraire. Le personnel est sous l’eau. Physiquement – c’est la partie visible – les hôtesses apparaissent très fatiguées, transpirantes. On les comprend, car des voyageurs qui s’impatientent, de peur de rater leur vol, sont des personnes qui sont nerveuses (au mieux) ou qui invectivent (au pire).
L’été sera très chaud. Surtout pour les nerfs. D’un côté du guichet comme de l’autre. Bien loin de la période de repos escomptée.
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La rédaction – Vacances d’été: en route pour le chaos?
Faute de personnel et de moyens, les aéroports sont à la peine. Notre journaliste a constaté les dégâts.