Concert à GenèveUne soirée hip-hop par les jeunes, pour les jeunes
Organisée avec des travailleurs sociaux, «Occupe l’Alhambra» met à l’honneur autant d’artistes locaux que de têtes d’affiche.

La culture hip-hop à Genève se porte bien, et ils comptent bien le faire entendre! Samedi, une quinzaine d’artistes genevois ainsi que deux pointures du rap français se donneront en spectacle dès 18 h à l’Alhambra. Particularité de la soirée: elle a été entièrement organisée par douze jeunes, âgés de 15 à 25 ans, avec l’accompagnement des travailleurs sociaux hors murs (TSHM) du Service de la jeunesse. En d’autres termes, un événement par les jeunes, pour les jeunes.
La première partie (jusqu’à 21 h 15), consacrée à la scène locale, permettra à une quinzaine d’artistes d’interpréter un ou deux morceaux. Viendront ensuite les performances de Kenzy, étoile montante du rap genevois, et du Sédunois Jeune Hustler. La seconde partie, prévue jusqu’à minuit, comprendra les concerts des têtes d’affiche, les Français ZKR et Doria.
Impulsion des jeunes
«Occupe l’Alhambra» se présente comme le successeur d’«Occupe le Faubourg», qui s’était déroulée en janvier 2020 et était déjà chapeautée par le Département de la cohésion et de la solidarité. Sa magistrate responsable, Christina Kitsos, détaille: «Cette soirée démontre la forte mobilisation des jeunes, leur engagement et leur créativité. Le but étant que chacun gagne en confiance et trouve sa place dans la société. Nous avons à cœur de proposer des événements de qualité à des tarifs accessibles.»
«Mis à part le choix de la date et de la salle, qui avait été préparé à l’avance, l’objectif était cette année d’inclure les jeunes le plus tôt possible dans le processus d’organisation», explique Rafael Vila, TSHM aux Eaux-Vives et à Champel. D’autant que l’impulsion est en partie venue des jeunes eux-mêmes: «Après la soirée au Faubourg en 2020, c’est moi-même qui avais manifesté mon intérêt auprès d’un travailleur social de mon quartier», relate Harold, l’un des organisateurs.
Regain de confiance
«Les jeunes, en fonction de leurs intérêts, ont été répartis dans divers groupes de travail, comme la communication, la programmation ou encore l’accueil des artistes; chacun chapeauté par un travailleur social», ajoute Caroline Simond, TSHM à la Servette.
«C’était quand même beaucoup plus de travail que ce que j’imaginais. Jamais je n’aurais pensé faire autant de réunions», sourit Harold. Raynne, elle aussi jeune organisatrice: «Même si c’était beaucoup de travail, j’ai vraiment apprécié l’opportunité de pouvoir prendre des responsabilités pareilles. Ce genre de démarche est très bénéfique et permet à certains jeunes, moi la première, de gagner ou regagner en confiance, notamment professionnelle.»
Se confronter au public
Ces deux jeunes, en plus de faire partie du comité d’organisation, se produiront sur scène pendant la première partie de la soirée. Mais à quoi ressemble la scène rap genevoise? «Beaucoup de jeunes talentueux rappent à Genève, explique Raynne. Cependant, on a remarqué en les contactant qu’ils n’ont pas l’habitude ou n’osent pas vraiment se lancer sur scène puisqu’aujourd’hui, avec internet, on peut se faire connaître en faisant tout depuis chez soi, sans forcément devoir se confronter au public.»
«Cette soirée, c’est justement l’occasion de s’ouvrir à la scène, complète Harold. Autre message important que nous essayons de faire passer: que l’on collabore tous ensemble; peu importe le quartier ou le style.»
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