Une saisie de drogue ébranle l'État algérien
Quelque 700 kilos de cocaïne servent de prétexte à des règlements de comptes au sommet du pouvoir.

Que cache l'affaire dite de la cocaïne qui ébranle aujourd'hui les plus hautes sphères du pouvoir algérien? Le 29 mai dernier, les gardes-côtes algériens ont réussi un coup de maître en interceptant une cargaison de 701 kilos de cocaïne pure. La marchandise cachée dans un bateau a été saisie dans le port d'Oran. Valeur estimée de la prise: 120 millions de dollars. Du jamais-vu en Algérie. La presse en a fait ses gros titres, d'autant que l'enquête ouverte dans la foulée a entraîné la chute d'un homme d'affaires particulièrement influent et médiatique. Il s'agit de Kamel Chikhi. Un commerçant avisé qui a senti le filon il y a quelques années en important de la viande rouge du Brésil. Seulement voilà, celui que les Algériens avaient fini par surnommer familièrement «Kamel le boucher» aurait flairé un business encore plus lucratif en convoyant de la drogue en même temps que la viande. C'est du moins ce qu'avancent les enquêteurs à l'origine de l'affaire.