Une oasis de biodiversité égaie le toit de l'hôpital
Un jardin didactique a été aménagé au sommet du bâtiment Opéra. Il a été primé par le Canton

«Regardez, il y a déjà plein de vie!» s'exclame Séverine Evéquoz en montrant les oiseaux et papillons qui tournoient autour des nichoirs et hôtels à insectes nouvellement installés dans le jardin suspendu de l'Hôpital cantonal. La responsable du programme Nature en ville de l'État de Genève ne tarit pas d'éloge sur le travail des jardiniers des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), qui ont transformé 200?m2 de terrasse sur le toit du bâtiment Opéra, au boulevard de la Cluse, en petite oasis de biodiversité. Une réalisation qui vient d'être honorée d'une mention spéciale au concours cantonal Nature en ville.
Hormis les abris pour bêtes volantes à deux ou six pattes, divers aménagements ont été faits pour offrir un cadre propice à la microfaune. Ici, un tas de cailloux constitue un habitat idéal pour les lézards ou les perce-oreilles, là, un tas de bois mort est voué à accueillir les cloportes et autres insectes xylophages. Un petit bassin d'eau muni d'une fontaine photovoltaïque sert d'abreuvoir aux moineaux et mésanges, qui apprécient aussi sa petite bordure de sable pour y faire leur toilette. Sur le plan de la flore, un parterre de prairie fleurie a été semé, une végétation sauvage a remplacé les plantes ornementales et divers fruits et légumes vont être cultivés dans un coin du jardin. Quelques herbes aromatiques y poussent déjà sous le regard protecteur d'un épouvantail en paille. Le tout est agrémenté de carillons à vent, d'une girouette, d'un récupérateur d'eau de pluie et d'une petite station météorologique. Un lombricomposteur sert à recycler les déchets végétaux.
C'est le chef jardinier des lieux, Lionel Goldschmid, qui est à l'origine de ce projet: «Ce jardin, c'est un peu mon rêve. Il résume mes vingt ans de carrière.» Il en est persuadé, être entouré de verdure est bon pour les malades en convalescence: «Cela a un effet curatif, je l'ai personnellement ressenti après une longue hospitalisation», confie-t-il. Traversé par un sentier jalonné de panneaux explicatifs, le jardin a aussi une vocation didactique: «Le jury du concours Nature en ville a été sensible à cet aspect ainsi qu'au fait de lier biodiversité et santé, explique Séverine Evéquoz. Cela montre qu'avec des mesures assez simples, un peu partout, à son échelle, on peut déjà favoriser la biodiversité.»
Une visite guidée de ce site et de plusieurs autres sera organisée ce dimanche dans le cadre des festivités pour le lancement d'une plateforme dédiée à la nature en ville.?Antoine Grosjean
Renseignements: www.1001sitesnatureenville.ch
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