La solution contre le gaspillageUne nouvelle vie pour les pots de jardinerie
Six points de collecte sont à disposition afin d’éviter un gaspillage de plastique insensé. Une filière de recyclage est en préparation.

Dès la première fleur ou le moindre planton achetés, ils s’accumulent. Les pots en plastique ont pour unique vocation de permettre le transport des plantes achetées dans le commerce. Puis, ils finissent directement avec les ordures ménagères ou s’empilent dans un coin de la terrasse. Des tonnes de plastique pour un usage unique. Une absurdité.
Si quelques rares jardiniers consciencieux réutilisent les pots jetables pour leurs plantons, leur durée d’utilisation s’avère donc extrêmement limitée. Mais un début de solution se dessine à Genève, précisément au moment où les achats de fleurs et de plantons battent leur plein. Depuis le 11 avril, plusieurs points de collecte permettent à chacun de ramener ces pots à usage unique. Ils sont six au total, répartis sur les deux rives du canton (voir la carte). Les jardiniers ont jusqu’au 5 mai pour les déposer.
Recycleurs contactés
On doit l’initiative Pas d’pot pour la poubelle! à l’association Les Défricheuses et Odile Niederhauser, alias Madame Pepperpote. «À l’heure actuelle, nous n’avons aucune solution à cette problématique car il n’existe pas de filière pour le recyclage», relève cette dernière, experte en désencombrement des intérieurs et solutions de seconde main. C’est pourquoi la première étape vise uniquement à collecter ces objets en polypropylène (attention, ils ne peuvent être jetés avec les bouteilles de lait ou d’huile dans les bennes à disposition dans les supermarchés).
«Ces pots devraient pouvoir être réutilisés, revalorisés ou encore mieux, évités.»
À l’heure où la collecte a démarré, Odile Niederhauser est en contact avec des recycleurs de la région. La solution définitive n’est pas encore ficelée, mais l’experte en recyclage se veut optimiste. Tôt ou tard, ces pots seront recyclés en bonne et due forme.
Dans l’intervalle, plusieurs pistes ont été envisagées. La réutilisation par des professionnels du végétal? Odile Niederhauser en a approché, mais certains ont exprimé des doutes face aux risques phytosanitaires, craignant la propagation de maladies dans l’exploitation. Nettoyer et désinfecter les pots en plastique? «Ce serait trop fastidieux», observe l’entrepreneuse engagée.
Millions de tonnes de déchets
Quoi qu’il en soit, diminuer l’utilisation de ce matériau est une urgence. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, 300 millions de tonnes de déchets plastiques sont générées chaque année sur la planète. Le danger qu’ils représentent pour les écosystèmes, la biodiversité et la santé humaine ne se discute plus. Et les prévisions sont alarmantes puisque la pollution plastique pourrait tripler à l’horizon 2040.
Les pots de jardinerie contribuent bien évidemment à ce fléau. «Ils devraient pouvoir être réutilisés, revalorisés ou encore mieux, évités», tranche Odile Niederhauser. Dans sa solution à elle, aucun détour: «Ne plus utiliser de plastique pour la vente de plantes.» Car à l’instar des pots compostables en fibres de bois, des alternatives existent. Elles n’attendent qu’à remplacer le plastique.
Lieux pour déposer les pots de jardinerie en plastique (jusqu’au 5 mai)
La Manivelle (MACO), 87 chemin des Sports, 1203 Genève
Commune de Chêne-Bougeries (dépôt à la Mairie), 136 route de Chêne.
Maison internationale des associations, 15 rue des Savoises, 1205 Genève
Mère et Terre, 6 rue Jean-Robert-Chouet, 1202 Genève
MParc La Praille Do it + Garden (dépôt au service clients), 32 avenue Vibert, 1227 Carouge
OCEV – Service de géologie, sols et déchets, 12 quai du Rhône, 1205 Genève
Le 7 mai, happening autour des pots au Marché de Galiffe de 10 h à 12 h (parc du chemin Galiffe, Saint-Jean, Genève).
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