VisiteUne nouvelle balade littéraire des Éditions des Sables
Le 18 mars le cimetière des Rois accueillera Jacqueline Hamouda pour un septième épisode de lectures.

Quelques jours après la Journée internationale de la solidarité des femmes et deux jours avant le printemps, soit le samedi 18 mars à 11 h, le cimetière des Rois accueillera une nouvelle balade littéraire, organisée par les Éditions des Sables. Les six premières balades étaient guidées avec brio par Guillaume Chenevière. Cette fois-ci, devant être hospitalisé, après avoir choisi les tombes devant lesquelles s’arrêteront les amateurs et amatrices de poèmes, il a passé le bâton de guide à Jacqueline Hamouda.
Jacqueline Hamouda a un parcours de carrière très original. Née à Carouge à «une époque où tout le monde se connaissait» dans une famille mélomane et engagée socialement, très jeune, elle a adoré le théâtre et a suivi, adolescente, les cours de François Rochaix à Saint-Gervais. Logiquement, elle a commencé des études en Faculté de lettres par amour de la littérature… lorsque au cours d’un séjour linguistique en Allemagne, elle rencontre un bel étudiant tunisien. Mariage, installation en Tunisie, où Jacqueline enseigne le français.
Mais la situation économique les oblige à choisir la Suisse comme lieu de vie. Son mari entreprend une formation en emploi de maître socioprofessionnel et elle recommence des études en Sciences économiques, tout en élevant deux enfants. Puis enseigne les mathématiques et la géographie au Cycle de l’Aubépine, où elle restera près de quarante ans, particulièrement voués aux classes d’accueil. Quantité de jeunes lui doivent leur insertion réussie à Genève. À la mort de son mari, en 1987, elle revient à la pratique du piano et du théâtre. Au cours Migros, sa professeure Françoise Courvoisier, constatant son talent, la pousse à suivre des études professionnelles de théâtre au Conservatoire populaire, ouvert aux adultes. Durant son cursus de six ans en cours du soir, jusqu’à l’obtention du diplôme d’interprétation théâtrale, elle fait de belles connaissances: son professeur Nicolas Rinuy et Gérard Fissé, élève avec elle. Tous les trois décident de continuer à travailler ensemble et trouvent un local de répétitions en sous-sol, dans une ancienne loge de concierge, au 71, boulevard de la Cluse, un véritable «terrier».
Peu à peu l’idée originale prend forme: les «rongeurs de textes» décident de créer en 1999 un espace dédié à la lecture de textes littéraires, plutôt qu’un théâtre. D’autres comédiens les rejoignent, «Le Terrier» est lancé. Peu connu, il existe et rayonne toujours. Sa salle de 30 places au maximum, son salon d’attente et sa cuisinette aux bons apéros postspectacles sont toujours pleins d’un public fan. Les contributions libres à la sortie du spectacle et la cotisation annuelle d’amis du Terrier paient le loyer et la communication. Les artistes sont bénévoles et libres, participant aux lectures selon leurs disponibilités et envies. Tentez cette belle expérience en venant à une prochaine lecture. Informations: https://www.facebook.com/people/Le-Terrier/100046442006355
Jacqueline s’est consacrée au Terrier, lectrice et administratrice, jusqu’à la centième lecture en 2016 qui proposait les «Fables de La Fontaine». Elle a participé aux lectures collectives et seule sur scène, elle a surtout lu des textes d’autrices: Dorothy Parker, Sylvia Plath, Louise Erdrich, Assia Djebar, Marie-Hélène Lafon. Maintenant à la retraite, elle prête encore sa belle voix et sa diction impeccable aux lectures amicales. Elle a accepté avec enthousiasme la proposition de Guillaume Chenevière et de l’éditrice Huguette Junod: conduire la balade littéraire et lire des poèmes devant six tombes d’écrivaines au Cimetière des Rois. Chacune des lectures des illustres mortes sera suivie par celle d’une auteure récemment publiée aux Éditions des Sables. Qui seront-elles? On vous laisse le plaisir de les découvrir, dans ce cimetière si vivant où sont exposées encore jusqu’à la fin du mois de mars des œuvres d’art contemporain qui choquent ou charment avec «Open End: renégociation», et qui s’agrandit. La rue des Rois se transforme en une vaste place piétonne. De gros trous réguliers entre la rue et le cimetière attisent la curiosité: accueilleront-ils de nouvelles tombes ou de nouveaux arbres? Ou simplement de nouvelles barrières… L’inauguration de la place est prévue pour avril. Nous y serons.

Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.