
Genève, 17 mars
Les dernières publicités des TPG font une apologie forcenée du numérique. Pour promouvoir la mobilité, les TPG nous assènent des images de personnes assises dans le bus, portable en main, avec une phrase choc, du type: «Je réponds à 12 messages durant mon trajet» ou «Je détruis 17 trolls tous les matins».
Apparemment, pour les TPG, le temps gagné sur les bouchons et l’aliénation de l’automobile servirait uniquement à tuer des trolls sur son téléphone portable, répondre à ses e-mails ou payer ses factures en ligne. Bref, à troquer une aliénation pour une autre. C’est peut-être mieux pour le climat, pas pour nos neurones et nos liens sociaux.
On aurait pu imaginer des phrases du type: «Je gagne 17 minutes pour rester davantage avec mes enfants le matin» ou «J’échange avec 3 nouvelles personnes durant mon trajet», «Je médite 15 minutes dans le bus en silence». Oui, on aurait pu rêver que les TPG allaient nous ouvrir de nouvelles voies, nous inviter à un autre rapport au monde, aux autres, plutôt qu’à l’aliénation totalitaire du tout numérique.
Les TPG, par leur matraquage publicitaire, nous considèrent comme des huîtres numériques, et nous invitent à faire corps avec notre portable, tout le temps, partout. Chacun·e semble si seul·e sur son siège, avec sa machine dans les pattes.
Il y a pourtant une autre issue que l’aliénation du transport motorisé individuel ou celle du tout numérique. Elle revient à lâcher son volant, éteindre son téléphone portable, et s’engager dans des rapports d’humain avec les autres humains, dans des échanges faits de curiosité, de lenteur, d’ouverture et de surprise. Oui, il est temps d’enclencher le bouton arrêt de la folle machine numérique qui nous abrutit.
Sylvain Thévoz, candidat socialiste à sa réélection au Grand Conseil
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Lettre du jour – Une folle machine numérique