Petite enfance genevoiseUne crèche voit le jour à la Servette
Touche féministe, ce nouvel espace porte le nom de Monique Bauer-Lagier, en hommage à cette pionnière de la vie publique du XXe siècle.

L’émergence d’une crèche est toujours appréciée des parents en quête d’une place pour sociabiliser leurs enfants. Le nouvel espace, qui a ouvert ses portes à la rentrée d’août dans le quartier de la Servette, est donc une bonne nouvelle.
Notons aussi la touche féministe: inaugurée jeudi, la petite dernière des crèches porte le nom de Monique Bauer-Lagier, en hommage à feu cette politicienne genevoise, qui aurait fêté ses cent ans cette année. Ce choix, souligne Christina Kitsos, magistrate responsable de la petite enfance, est «un hommage à une pionnière. Dans les années 80, elle s’est battue pour la mise en place d’un véritable congé parental. Ses combats féministes, ses engagements en faveur de l’écologie et de la justice sociale sont très inspirants pour la jeune génération. Elle portait en elle des convictions fortes et une véritable vision de l’éducation préscolaire, qui est un levier essentiel en faveur de la cohésion sociale et l’égalité des chances.»
Une libérale écolo
Après l’ouverture des crèches Marie Goegg-Pouchoulin, sur l’ancien site d’Artamis, à la Jonction, et de Victoire Tinayre, aux Eaux-Vives, cette récente institution atteste des efforts des autorités genevoises pour féminiser les noms de ces lieux d’accueil. Et rappeler quelques pages de l’histoire genevoise… et même nationale.
Née en 1922, Monique Bauer-Lagier a été successivement députée au Grand-Conseil, conseillère nationale et conseillère aux États. Lors de ses divers mandats, l’élue libérale s’est particulièrement engagée en faveur de la paix, pour l’égalité femmes/hommes et dans la lutte contre les inégalités.
Pour l’écologie également! Cette avant-gardiste estimait déjà que cette problématique était liée aux décisions politiques, «car c’est vital». Elle s’est donc opposée au gaspillage d’énergie, et aux centrales nucléaires «tant que le problème des déchets n’est pas résolu».
Monique Bauer-Lagier était encore favorable à plus d’effort de la Suisse pour le tiers-monde et les droits humains; elle considérait l’apport des étrangers comme positif pour l’économie.
Quatre-vingts places
L’objectif prioritaire de Christina Kitsos reste cependant l’élargissement de l’offre de places d’éducation préscolaire afin de répondre aux besoins des familles. Dans cette logique, la crèche Monique Bauer-Lagier dispose actuellement de 40 places pour des enfants jusqu’à 2 ans.
Afin d’atteindre progressivement sa pleine capacité de 80 places, le lieu se déploiera, ces prochaines années, en deux étapes: 20 places supplémentaires pour les 2-3 ans, à la rentrée 2023-24; 20 places de plus pour les 3-4 ans, à la rentrée 2024-25.
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