Grand-SaconnexUne coalition demande de ne pas construire le centre de renvoi
Des associations de défense des réfugiés et les partis de gauche appellent le gouvernement à renoncer au projet de centre fédéral pour requérants d’asile, notamment en raison de violences dans d’autres centres.

À Genève, la coalition «Non au centre de renvoi» demande au Canton d’abandonner le projet de Centre fédéral pour requérants d’asile du Grand-Saconnex ou de suspendre sa construction. Selon elle, les violences dans d’autres centres, récemment révélées dans les médias, sont systémiques.
La coalition, qui regroupe des associations de défense des réfugiés et les partis de gauche, ne demande pas une révision de la loi sur l’asile, votée par le peuple, ni un report du problème ailleurs en Suisse, a indiqué lundi devant les médias la conseillère nationale Delphine Klopfenstein Broggini. La Verte sortait d’une rencontre avec le conseiller d’État Mauro Poggia, en charge de la Sécurité.
«Nous pensons que Genève dispose encore d’une marge de manoeuvre pour refuser ce centre ou du moins le suspendre pour discuter avec le reste de la Suisse sur une meilleure prise en charge de personnes qui ont besoin d’un accompagnement plus adapté. Genève doit servir d’exemple», a-t-elle souligné. Et de rappeler que le Grand Conseil a adopté en 2019 une motion invitant le gouvernement à renoncer à la construction de ce centre.
Semi-détention dénoncée
Au vu de la baisse du nombre de réfugiés, Aude Martenot, de Solidarité Tattes, juge que le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) n’a pas besoin de ce centre à côté de l’aéroport. Selon elle, sur les cinq centres prévus, seuls deux fonctionnent. Et de dénoncer les conditions de vie proches de la semi-détention – clôtures, fouilles, horaires restrictifs – en vigueur dans ces centres.
À l’appui de sa demande, la coalition est revenue sur les violences physiques et psychiques récemment révélées dans les médias et dénoncées depuis plusieurs années par les associations. Le SEM a mandaté un ex-juge fédéral de déterminer si des mesures coercitives disproportionnées ont effectivement été appliquées contre des requérants d’asile dans certains centres fédéraux.
De son côté, Mauro Poggia rappelle que Genève a pris des engagements envers la Confédération, maître d’ouvrage de ce centre. Il considère que «suspendre ce centre en laissant les autres cantons faire le travail serait non seulement hypocrite, mais de surcroît priverait Genève de proposer une prise en charge des demandeurs d’asile bien meilleure qu’ailleurs.»
ATS
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