SolutionUne cagnotte pour les jeunes en décrochage professionnel
En collaboration avec Caritas Genève, deux entrepreneurs ont lancé une levée de fonds en ligne. Ils veulent offrir à des jeunes en difficulté une formation, pour améliorer leurs chances de trouver un emploi.

C’est l’histoire de deux entrepreneurs qui voulaient faire du social. Nelson Dumas, indépendant valaisan, et Maxime Lagane, patron de 123NextGeneration, ont lancé un projet en commun: offrir à des jeunes Genevois en décrochage professionnel une formation, pour les aider à retrouver un travail. Associés à Caritas Genève, ils ont lancé une levée de fonds sur la plateforme GoFundMe. Leur objectif? Récolter 30’000 francs avant Noël.
Une opération sportive
«Si la vie est une course, elle ne se gagne qu’ensemble.» Partant de cette idée, Nelson Dumas n’a pas hésité à mouiller le maillot pour promouvoir sa cagnotte. Le 17 octobre, il a couru le marathon de Paris en portant les couleurs de son initiative. «Pour moi, le sport et l’entrepreneuriat sont très liés. C’est pour ça que je veux offrir des outils à des jeunes pour qu’eux aussi parviennent jusqu’à la ligne d’arrivée», s’enthousiasme le jeune Valaisan.
«Si la vie est une course, elle ne se gagne qu’ensemble.»
Les outils en question sont une formation en soft skills. Comprenez: la vente, la négociation, la gestion du stress, la prise de parole… Autant de compétences également nécessaires pour décrocher un travail. Des évidences pour certains, mais pas pour les personnes en difficulté que forme Caritas Genève. L’association s’engage depuis plus de dix ans dans un programme de formation dédié aux jeunes de 18 à 25 ans en rupture. Une opportunité pour ces jeunes éloignés du marché de l’emploi, qui peuvent y réaliser une attestation de formation professionnelle. «Ce sont souvent des gens qui ont un parcours assez difficile, explique Camille Kunz, directeur de l’espace de formation et d’insertion professionnelle à Caritas Genève. Avec cette cagnotte, on vise ceux d’entre eux qui sont proches de trouver un emploi pour leur donner un coup de pouce.»
Une vingtaine de ces apprentis bénéficieront de cette formation, une fois l’objectif des 30’000 francs atteint. Ce sera l’entreprise 123NextGeneration qui s’occupera de la leur dispenser. Qu’apprendront-ils exactement? Le programme n’est pas tout à fait arrêté, et pour cause: «Ce n’est pas seulement à nous de le déterminer, nous allons aussi prendre en compte leurs besoins», précise Camille Kunz.
Appel aux entreprises
Une initiative honorable, mais qui ne peut aider qu’une vingtaine de jeunes sur les milliers dans la même situation en Suisse. Cette limite, le trio l’assume. Selon eux, c’est aussi aux patrons de sauter le pas et de ne pas engager que des personnes avec «un CV parfait». «On appelle les entreprises à agir sur le long terme. Elles ont une opportunité d’agir en écho avec leurs valeurs et d’endosser leur responsabilité sociale, affirme Maxime Lagane. C’est dans leur intérêt: des profils différents apportent plus de valeurs à l’entreprise.» Toujours dans une idée de diversification, les organisateurs de la cagnotte n’excluent pas d’inclure des chômeurs de plus de 50 ans dans le projet: «Les seniors peuvent beaucoup apprendre aux juniors, et vice versa, affirme le patron de 123NextGeneration. C’est la magie du multigénérationnel.»
Jusqu’ici, les trois compères ont compté sur le bouche-à-oreille pour faire connaître leur projet. Mais avec seulement 16’495 francs récoltés sur 30’000, ils espèrent sortir de ce petit cercle. «Les dons vont avoir un effet concret pour ces personnes», insiste Camille Kunz. Nelson Dumas renchérit: «L’impact, vous le verrez. Peut-être même que dans quelques mois, ce sera un de ces jeunes qui vous servira votre repas ou scannera vos achats.»
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