La Ville de Genève veut mettre les bouchées doubles pour verdir ses rues. Son département de l’environnement vient d’annoncer trois projets de végétalisation, aux Grottes, dans le parc des Eaux-Vives et à Villereuse. Pour les créer, 82 places de parking seront supprimées. Une décision qui fera débat, mais qui est logique venant du Vert Alfonso Gomez. Et le magistrat veut aller plus loin: son département a identifié 104 parcelles qui accueilleront peut-être de nouveaux arbres dans les années à venir.
Tandis que la Ville s’efforce de verdir ses quartiers, le Canton fait tout l’inverse. Depuis plusieurs années, le Département du territoire dirigé par Antonio Hodgers s’efforce de contrer la crise du logement. Sa réponse? Des projets immobiliers denses, où les arbres sont trop souvent des victimes collatérales. Comble de l’ironie: Antonio Hodgers et Alfonso Gomez sont des camarades de parti. Un Vert verdit, l’autre densifie.
S’entasser dans un canton-ville sans verdure ne fait pas rêver grand monde. Mais critiquer la densification est un peu simple. Veut-on vraiment d’une Genève réservée à une poignée de professions supérieures, tandis que les bas salaires seraient contraints de s’exiler en France voisine, faute de logement?
Il est du devoir de nos magistrats de trouver un équilibre entre construction de logements et préservation de nos arbres. Le faire en densifiant la ville sera difficile, car les habitants y étouffent. Ils sont de moins en moins enclins à accepter de nouveaux projets immobiliers. Il faudra pourtant se donner les moyens de devenir une grande métropole, si c’est ce que Genève vise.
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Éditorial – Un Vert verdit, l’autre densifie
Le plan de végétalisation de la Ville de Genève est louable, mais interroge sur notre manière de densifier le canton.