Sexisme en AfghanistanAmnesty International accuse les talibans de «crime contre l’humanité»
Selon le dernier rapport publié ce vendredi par l’organisation, le traitement infligé aux femmes et aux filles afghanes devrait faire l’objet d’une enquête plus approfondie.

Amnesty International et la Commission internationale des juristes a publié ce vendredi un rapport faisant état de la situation en Afghanistan. Ce rapport intitulé The Taliban’s war on women: The crime against humanity of gender persecution in Afghanistan présente une analyse juridique détaillée des traitements discriminatoires auxquels doivent faire face quotidiennement des milliers de femmes.
Couvrant la période allant d’août 2021 à janvier 2023, le rapport s’appuie sur un nombre important de sources crédibles. Il fournit également une évaluation juridique sur l’obtention automatique du statut de réfugiée pour toutes les femmes ayant dû quitter l’Afghanistan pour échapper aux persécutions.
Emprisonnements pour motifs sexistes, disparitions forcées, recours à la torture; les crimes du régime taliban seraient nombreux et variés. D’après le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, ils devraient être reconnus comme «crimes contre l’humanité».
Des crimes «organisés, généralisés et systématiques»
Les deux organismes co-auteurs de ce rapport estiment que les procureurs de la Cour pénale internationale devraient inclure, à juste titre, les persécutions sexistes dans leur enquête en cours sur la situation en Afghanistan. «Notre rapport indique que ces agissements remplissent les cinq critères relatifs au crime contre l’humanité qu’est la persécution fondée sur le genre», a déclaré dans un communiqué Santiago A. Canton, secrétaire général de la Commission internationale de juristes.
«Depuis qu’ils se sont arrogé le pouvoir, les talibans ont imposé des restrictions draconiennes aux droits des femmes et des filles en Afghanistan. Il ne fait aucun doute que ceci est une guerre contre les femmes – bannies de la vie publique, empêchées d’accéder à l’éducation, visées par des interdictions de travailler et de se déplacer librement, emprisonnées, soumises à des disparitions et torturées, notamment pour avoir dénoncé ces politiques et résisté à la répression. Ce sont là des crimes de droit international. Ils sont organisés, généralisés et systématiques», a conclu Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
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