Un projet routier à l'air libre suscite un tollé sur la Rive Droite
Paysans et habitants tonnent contre le barreau qui reliera la zone industrielle à l'autoroute.

C'est une route qui drainera jusqu'à 26 000 véhicules par jour à la fin de la prochaine décennie si l'État l'inaugure, comme il l'espère, en 2024. Mais pour l'heure, le barreau de Montfleury compte surtout ses détracteurs. Agriculteurs et habitants affectés par le tracé jurent de contrer «par toutes les voies légales» cette route telle que l'État la prévoit, c'est-à-dire à ciel ouvert. À la suite d'une séance publique qui s'est tenue le 6 novembre, ces opposants exigent un axe enterré et couvert.
Grâce à une jonction autoroutière partielle à créer près du Rhône, la nouvelle artère, devisée à 44 millions de francs, doit faciliter la circulation entre la Rive gauche et la zone industrielle aux confins de Meyrin, Satigny et Vernier (Zimeysaver). Celle-ci doit se densifier notamment pour accueillir des entreprises transfuges du PAV (Praille-Acacias-Vernets), où on veut créer du logement. Après avoir examiné dix variantes, l'État a rendu public son choix. Au grand dam de certains. L'axe sera pour partie enfoui dans une profonde tranchée. Mais celle-ci sera à l'air libre.
Des terres à préserver
«Alors que les milieux agricoles ont exigé à maintes reprises une variante enterrée, l'État se montre fermé au dialogue, critique Fabien Wegmüller, d'AgriGenève. Nous demandons à voir quels prétendus motifs techniques empêchent de couvrir cette route: la décision nous semble ne reposer que sur des motifs financiers. Délocaliser le PAV devrait rapporter de quoi préserver le paysage. Sacrifier deux hectares de surfaces d'assolement est aberrant dans un canton proche du quota minimal. C'est tout ça de perdu pour ériger du logement: de quoi bâtir 200 appartements!»

L'Association des intérêts de Vernier-Village est également remontée. «Ce projet reflète une absence totale de vision politique au-delà de la semaine prochaine, peste son président, Jean-François Bouvier. Multiplier les routes ne sert à rien alors que la frontière cantonale est franchie plus de 500 000 fois par jour. La seule solution est de développer des alternatives en transport public. Et si une route doit être faite, qu'on ne gaspille pas de la terre agricole avec des giratoires de 28 mètres!»
Nuisances «gratinées»
Les Conseils municipaux verniolan et satignote exigent une route enterrée. «Le Canton ne peut pas traiter par-dessus la jambe la variante souterraine comme il l'a fait jusqu'ici en se contentant de dire que c'est trop cher, appuie Yvan Rochat, maire de Vernier. Ailleurs dans le canton, on prend des mesures pour limiter les nuisances. À Vernier, on en subit des gratinées! Les habitants des villas jouxtant la future route sont déjà exposés au bruit de l'autoroute et ne veulent pas se faire avoir deux fois.» L'élu Vert note tout de même que le barreau aurait le mérite d'alléger d'autres axes de la commune.
Son homologue PLR à Satigny est plus conciliante. «Je comprends mes collègues agriculteurs et les habitants, déclare Anne Revaclier. Mais un tracé souterrain poserait un souci de coût, nécessiterait des aménagements en surface et serait difficile à insérer dans le terrain, en raison de problèmes de niveaux. L'État me semble prêt à continuer à optimiser le projet: il est donc encore possible de discuter d'améliorations. Cette route est une nécessité mais il faut faire le maximum pour réduire les nuisances: il est anormal que cette région trinque sans cesse!»
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