Un projet de loi veut déterrer le mort-né Conseil de la jeunesse
Une élue socialiste revient à la charge sur la création d'un organe consultatif des jeunes, refusée par le Parlement début mars.

La loi sur l'enfance et la jeunesse, qui date de 1958, a été réactualisée par le Département de l'instruction publique, de la culture et du sport (DIP) et cette refonte avalisée par le Grand Conseil début mars. À une exception près: la principale nouveauté a été refusée à la dernière minute par la majorité de droite. Cette innovation, c'est la création d'un Conseil de la jeunesse. Soit un organe consultatif pour les 14 à 21 ans qui a notamment pour tâche de prendre position sur des projets de loi et surtout, de pouvoir être un interlocuteur direct et privilégié avec les instances politiques. Un projet mort-né que veut ressusciter la députée socialiste Salima Moyard, candidate aux élections du Grand Conseil, qui vient de déposer un projet de loi à cet effet.
La député relève d'abord «l'absurdité» de la suppression en plénière. «Le projet de loi a été étudié et accepté en commission. De plus, l'intégration ainsi que la participation des jeunes à la vie sociale et civique est une préoccupation partagée – officiellement – par tous les partis!» Pour justifier cette suppression, la majorité PLR, MCG et UDC a notamment soutenu qu'un tel organe serait «redondant», que les conseils de classes, parlements de jeunes et autres associations existantes suffisent amplement. Pas de doublon en revanche pour Salima Moyard mais une complémentarité. Elle rappelle tout d'abord que le Parlement des jeunes lui-même a soutenu la création de ce conseil. Son ancien président, Sylvain Leutwyler, avait d'ailleurs assisté au rejet en plénière. Il confiait alors sa déception, «c'est une institution dont nous avons besoin pour servir d'intermédiaire entre la base et l'État».
La socialiste loue ensuite le travail du Parlement des jeunes mais souligne ses limites: «C'est avant tout une plateforme de projets et il n'a pas forcément le temps ni les forces d'être actif sur le plan politique. D'autre part, le Parlement des jeunes est reconnu comme un partenaire, mais au même titre que n'importe quelle association privée! Il n'a aucun moyen privilégié pour dialoguer avec les instances politiques, l'accès à celles-ci lui est difficile. Avec une véritable entité, les jeunes deviendront un interlocuteur et une force de proposition à l'adresse du Grand Conseil et du Conseil d'État.» Cet organe serait également garant d'une certaine représentativité des «profils» de jeunes, ajoute encore la députée. «Le Conseil d'État désignera lui-même les membres, sur proposition des associations représentatives de la jeunesse, comme cela se fait dans le canton de Vaud. Cela permettra d'avoir des jeunes du Collège comme des apprentis, différents groupes d'âges, etc.» Un organe consultatif de la jeunesse existe dans tous les autres cantons romands.
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