Prévention à GenèveUn plan d’action pour prévenir alzheimer
Une task force internationale pilotée par l’UNIGE et les HUG pose les bases d’un protocole susceptible d’être déployé à large échelle.

© steeve iuncker-gomez
Touchant 10 millions de personnes en Europe (plus de 8000 à Genève), alzheimer est la maladie neurodégénérative la plus répandue au sein de la population. Et ce nombre devrait doubler d’ici à 2050. Prévenir son apparition est devenu un enjeu de société. Ce mardi, l’Université de Genève (UNIGE) et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont annoncé piloter une task force qui pose les bases d’un protocole préventif susceptible d’être déployé à large échelle.
Cette task force internationale est composée de scientifiques émanant de vingt-huit institutions. Le plan d’action repose sur quatre piliers: l’évaluation, la communication, la réduction des risques et le renforcement cognitif.
Modes de vie
Directeur du centre de la mémoire des HUG et professeur en neurosciences cliniques à la Faculté de médecine, Giovanni Frisoni précise que «la plupart des interventions préconisées sont prêtes à être appliquées ou le sont déjà». D’autres sont encore en cours de développement. Ces lignes directrices de prévention sont détaillées dans un article du «Lancet Regional Health – Europe».
«Les répercussions sociales et économiques de la maladie d’Alzheimer se chiffrent au niveau suisse à 11,8 milliards de francs par an.»
Pour commencer, l’évaluation des risques se fait désormais grâce à l’élaboration d’une grille regroupant les facteurs de risque génétique et ceux liés aux modes et conditions de vie – hypertension, diabète, consommation d’alcool, isolement social, obésité, perte de l’ouïe, dépression ou encore traumatismes crâniens.
Le deuxième pilier – la communication des risques – consiste à émettre des recommandations selon la personnalité et le parcours du patient. La réduction des risques passe par la proposition d’«interventions médicamenteuses et non médicamenteuses». Cela peut aller «de l’amélioration de l’hygiène de vie au «cognitive training» en passant par l’administration de médicaments anti-amyloïde, si ces derniers deviennent disponibles sur le marché». Des interventions sur le microbiote intestinal pourront également être envisagées dans le futur.
Jeux sur ordinateur
Enfin, le renforcement cognitif peut s’opérer par le biais d’exercices sur papier ou de jeux sur ordinateur. La stimulation électrique ou magnétique transcrânienne constituera également «un outil important pour activer les synapses dans les régions clés du cerveau et ainsi améliorer la mémoire». Ces quatre piliers doivent permettre aux cliniques de la mémoire d’être en contact avec la frange de la population dont la mémoire fonctionne encore bien et qui souhaite la préserver ou l’améliorer.
À l’échelle mondiale, on considère que les répercussions sociales et économiques de la maladie d’Alzheimer se chiffrent à environ 1500 milliards de dollars par an. Au niveau suisse, à 11,8 milliards de francs par an. Bien que l’amélioration des modes de vie (activité physique, attention portée à la nutrition, prévention cardiovasculaire) ait permis de réduire les risques de développer la maladie, sa prévalence ne cesse d’augmenter en raison du vieillissement de la population.
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