Sorties livres, BDUn photographe à redécouvrir, un chanteur qui cache un écrivain
Erwin Blumenfeld, Raphaël Haroche et autres surprises de la rentrée littéraire.
Blumenfeld, d’une enfance berlinoise au sacre mondial

Un père juif qui a la folie des grandeurs, une mère juive à cheval sur les principes, des parents qui attendent de lui qu’il fasse de «grandes choses»… C’est à quoi le petit Berlinois Erwin Blumenfeld, armé de l’appareil photo reçu après son appendicite, a fini par échapper. La Hollande, d’abord, où il vend des sacs pour dames, puis Paris où il expose ses premiers portraits d’artistes et où il accède au saint des saints, le magazine Vogue; enfin New York etson concurrent le Harper’s Bazaar.
Parées d’un humour souvent féroce, les mémoires de Blumenfeld, l’un des plus célèbres photographes de mode du siècle passé, sont paradoxalement plus prolixes sur sa vie d’homme souvent malmenée que sur sa vie d’artiste célébré.
«Jadis et Daguerre»
Erwin Blumenfeld
,Ed. Babel, 492 p.
Raphaël Haroche, un écrivain qui chante (aussi)

Le chanteur Raphaël cache à peine Haroche, Prix Goncourt de la nouvelle pour «Retourner à la mer» en 2017. Le Parisien, 47 ans, «ose» passer au roman après, avoue-t-il, de longues incertitudes. Avec une impulsivité intacte, «Avalanche» fracasse les attentes.
Dans ces souvenirs d’adolescence au célèbre pensionnat suisse du Rocher, Léonard protège «son» petit Nicolas, cadet fragile et surdoué. Leur histoire déjà chahutée entre une mère absente et une Babouchka encombrante se complique dans cet univers aseptisé. Leurs camarades, rejetons de diplomates, banquiers et autres élites, les matent d’un drôle d’œil. Mais il faut grandir…
Sur une trame déjà vue, l’auteur sème des pépites d’écriture qui condensent à la fois l’innocence des premières fois et la lucidité d’un baroudeur sentimental. Emois, et lui, et nous.
«Avalanche»
Raphaël Haroche
Ed. Gallimard, 217 p.
Une nouvelle série jeunesse en BD

Nouvelle série jeunesse, «Héliotrope» semble bien partie pour durer. En scénariste inspiré, Joann Sfar concocte un deuxième tome bourré d’humour et de rebondissements. Venu de l’illustration, Benjamin Chaud le met en images dans un style pas très éloigné de son comparse. Toujours flanquée de sa pétulante mémé grande consommatrice de vodka, Héliotrope affronte des obscures au cours d’aventures aussi magiques que fantaisistes.

Le duo loge dans une maison étrange, où sont rangés les objets occultes que leur famille dérobe depuis des générations. L’endroit s’avère très convoité… Vampire, zombies, loup-garou, sorcier maléfique et chauve-souris géante se croisent dans ce trépidant «Palais des voleurs». Un troisième épisode est déjà annoncé. Héliotrope va encore s’en voir.
«Héliotrope», t. 2J. Sfar et B. ChaudEd. Dupuis, 64 p.
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