Un ovni routier marque la réouverture du quai des Bergues
Gardant l'accès de l'axe à Bel-Air, un dispositif provisoire et mal posé suscite le rire et la stupeur.

Un feu vert surmontant un panneau de sens interdit: telle est la nouvelle attraction que Genève vient d'inventer pour égayer sa grisaille hivernale et ses réseaux sociaux. Comme 20 minutes l'a noté mercredi, cette incongruité a fait son apparition à l'extrémité aval du quai des Bergues, à l'angle de la rue de Coutance. L'ubuesque signalisation a été posée à l'occasion de la réouverture au trafic de ce tronçon du quai, vendredi.
Pour rappel, l'axe a vécu une saga mouvementée depuis l'été 2014, période à partir de laquelle on condamne son trottoir surplombant le fleuve après qu'on eut observé que cet encorbellement quadragénaire menaçait de s'effondrer. Le temps de concevoir un plan d'action, ce n'est que l'année dernière qu'ont eu lieu la démolition du trottoir et la réfection du quai dans son gabarit originel. À l'automne, la Ville espérait réaménager la chaussée dans la foulée. C'était compter sans l'opposition de la Commission des monuments, de la nature et des sites (CMNS), critique face aux choix architecturaux. Sous la pression de commerçants excédés, la Ville a obtenu la réouverture du quai au trafic. Le concept retenu pour l'avenir est déjà appliqué: le trafic motorisé ne pourra plus franchir Saint-Gervais d'ouest en est via le quai car son extrémité occidentale ne pourra être parcourue en voiture qu'en direction du Seujet. Une voie cyclable en contresens est toutefois prévue.
L'obscur dispositif routier est donc le Cerbère de ces nouveautés. Mercredi, lors de notre visite, le sémaphore et son panneau ne semblaient guère décontenancer les rares usagers qui y étaient confrontés: ce cycliste et cet automobiliste ont passé tous deux au rouge après avoir sans doute jugé trop longue l'attente du feu vert à ce carrefour où la priorité est donnée aux transports publics. La rareté des usagers s'explique: pour accéder à la voie faisant face au feu mal assorti, il faut soit avoir violé l'interdiction de tourner à droite au bout des ponts de l'Île, soit, en venant du Seujet, avoir bravé les chicanes interdisant de poursuivre vers les Bergues et forçant à franchir le fleuve.
Un appel à la Direction générale des transports (DGT) élucide le mystère. Selon l'État, le mandataire de la Ville a mal installé le dispositif prévu. Le sens interdit aurait dû mentionner l'exception en faveur des vélos, comme cela a été fait sur un autre panneau voisin. Les chicanes devaient être réinstallées de façon à laisser passer les cyclistes vers les Bergues. Et c'est à eux seuls que le feu est destiné. Des rectifications sont prévues. Le signal lumineux sera remplacé par un petit modèle, de ceux réservés aux vélos. «On lèvera toute ambiguïté quant au destinataire du feu», rassure Thierry Messager à la DGT.
Quant à l'achèvement des travaux, il faudra patienter encore. Selon le Département cantonal de l'aménagement, les discussions entre les architectes et la CMNS sont «fructueuses», mais pas encore closes.
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