Lutte contre le Covid-19Une application pour débusquer les foyers de contamination
Les HUG ont développé une plateforme citoyenne baptisée @choum pour mieux casser les chaînes de transmission.

Un éternuement fictif pour identifier un foyer de contamination de Covid-19. C’est le principe d’un nouvel outil de veille épidémiologique, baptisé @choum, développé par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), en collaboration avec l’EPFL ainsi que les universités de Genève et de Paris. L’objectif consiste à détecter de manière précoce les clusters et casser les chaînes de transmission grâce à la participation citoyenne.
Concentrations de symptômes
Le principe: un citoyen volontaire télécharge l’application CoronApp-HUG – qui héberge l’outil – puis s’inscrit en indiquant âge, genre, numéro de téléphone, adresses personnelle et professionnelle. «Ces informations sont conservées sur le serveur des HUG et protégées, précise Idris Guessous, responsable du projet et médecin-chef du Service de médecine de premier recours aux HUG. De plus, les deux adresses ne sont pas enregistrées telles quelles: le programme ne conserve pas la localisation précise mais seulement un périmètre dans un rayon de 100 mètres autour de l’adresse. Il n’y a pas de géolocalisation.» Le jour où l’utilisateur ressent des symptômes du Covid-19, il retourne sur l’application et appuie sur le bouton «@choum». Deux alertes sont alors signalées dans ses périmètres professionnel et personnel. Est-ce suffisamment précis pour permettre d’identifier un cluster? «Oui, nous pensons que ça l’est. Nous ne cherchons pas à détecter des clusters de cas, par exemple une personne et ses proches sous un même toit, mais plutôt des clusters de symptômes, soit un début d’organisation spatiale de cas dans un bassin de vie. C’est un moyen supplémentaire d’être proactif dans la lutte contre le virus.»
Encourager au test
Il ajoute que l’outil se veut aussi un moyen de prévention et de contrôle de l’épidémie. «Nos études ont montré qu’une fois qu’un cluster naît, sa survie et sa propagation dépendent de l’environnement dans lequel il évolue. @choum nous permet d’informer directement et d’encourager à se faire tester de manière ciblée.»
Les symptômes du Covid-19 se confondent avec ceux de la grippe notamment. Ne risque-t-on pas de se retrouver avec de multiples alertes pour des Covid qui n’en sont pas? «Le SARS-CoV-2 a une capacité de transmission telle, et encore plus avec les nouveaux variants, que nous parvenons à l’identifier grâce à son comportement. De plus, les risques de «bruits parasites» sont faibles, les autres virus – gastroentérites, grippe – étant moins présents que d’habitude.»
Après une phase test, @choum a été lancé vendredi et compte pour l’instant quelque 400 utilisateurs – les HUG en espèrent 10’000. Le projet est financé par des fonds privés à hauteur de 200’000 francs. Face à l’application nationale Swisscovid, n’est-il pas redondant? «Non, plutôt complémentaire. Nous essayons d’intervenir en amont alors que Swisscovid se focalise davantage sur le traçage des cas contacts.»
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