Le numérique est omniprésent dans nos vies. Pour le meilleur: technologies médicales, contact permanent avec des proches, géolocalisation… Avec aussi des inquiétudes: rôle des algorithmes, influence des réseaux sociaux (TikTok), spectre d’une société du contrôle. Bien évidemment, le numérique et ses enjeux relèvent avant tout de la responsabilité politique. Dans les usages quotidiens, plus que jamais, on aperçoit le formidable potentiel du numérique, mais aussi certains dangers ou limites. Dans ce contexte, la fondation Uni3 a approuvé en février 2023 le projet d’un observatoire du numérique au quotidien pour observer, faciliter et accélérer les usages du numérique les plus utiles pour la cité.
Comptant environ 2500 membres, Uni3 est soutenue par l’Université de Genève (unige.ch/uni3/) et développe de nombreuses activités, notamment culturelles. Le projet d’observatoire a pour vocation de mettre à disposition de la cité, dans une logique bénévole et participative, le réseau de connaissances, compétences, expériences des membres d’Uni3. L’observatoire s’intéresse aux usages courants, aux usages potentiels et à la fluidité des applications numériques. Du point de vue des usages courants, le numérique est un formidable outil. Mais il est parfois dissuasif. L’utilisation digitale (ou aussi la non-utilisation du digital) sera observée. Donnons des exemples.
«L’observatoire du numérique souhaite collaborer avec des acteurs institutionnels ou privés intéressés pour agir concrètement, projet par projet.2
Des petits détails ralentissent la diffusion, comme dans le cas des codes QR. Des interfaces avec répondeurs n’en finissent plus de proposer de nouveaux numéros (services administratifs et autres) sans que l’on puisse avoir la réponse à sa question. Un autre exemple est celui de la sécurité: sécurité bancaire, sécurité des smartphones, cybersécurité au sens large, protection des données, respect de la vie privée. Tous ces exemples montrent la nécessité de proposer des solutions. Cela impliquerait à la fois des formations, notamment aux fondamentaux du numérique, des supports d’information, de nouvelles applications, probablement…
Le projet d’observatoire prévoit aussi de repérer des nouveaux usages potentiels. Selon une logique «bottom up», il faudrait faire remonter sous la forme d’enquêtes ou de «focus group» les besoins avérés de la cité, pour proposer des solutions numériques faciles d’usage, dans des perspectives écologiques et sociétales (par exemple, régulation de l’énergie, applications en santé…).
Enfin, l’observatoire pourrait contribuer à fluidifier les usages du numérique. Faire remonter les retours d’expérience vers les ingénieurs du numérique permettrait de limiter certaines barrières existantes dans les usages, grâce à de nouvelles conceptions de l’interaction homme-machine.
L’observatoire du numérique souhaite collaborer avec des acteurs institutionnels ou privés intéressés pour agir concrètement, projet par projet. Des contacts préliminaires sont en cours avec, par exemple, la plateforme des seniors (qui a réalisé un très intéressant livre blanc intégrant notamment la thématique de la fracture numérique) ou encore des instituts tel Edgelands, ou des institutions de l’État. Sur le fond, c’est une nouvelle approche du numérique pour la cité. Cette approche est non marchande. Elle s’appuiera notamment sur des observateurs ayant des expertises avérées et pluridisciplinaires, du fait de leur parcours antérieur. En résumé, le projet est lancé pour favoriser, accélérer une innovation numérique utile et participative pour la cité de Genève!
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Planète réseaux – Un observatoire pour mieux gérer le numérique