Encre bleueUn numéro à éviter
Souffrez-vous d’hexakosioihexekontahexaphobie? Pas que je sache! En même temps, je n’ai jamais entendu parler de cette phobie. C’est quoi au juste?
La peur du 666! Ah, mais encore? Car ça ne me dit rien, mais rien du tout. Je donne ma langue au chat.
Halte là, malheureuse! On ne plaisante pas avec ce chiffre: il est craint depuis la nuit des temps. Du moins chez les chrétiens…
Je suis alors partie butiner sur la Toile. Étonnant tout ce qu’on peut lire sur le sujet, du plus sérieux jusqu’au carrément farfelu. En gros, et en schématisant: le 666 est associé à la Bête dans l’Apocalypse. C’est l’Antéchrist. Le diable. Le mal absolu, en quelque sorte.
Un nombre auquel on n’a pas forcément envie d’être associé, même si certains humains se le tatouent, par provocation. Je comprends dès lors mieux le trouble de mon amie quand elle l’a évoqué l’autre jour, autour d’un café.
Le problème? Son frère vient d’emménager dans un grand EMS de la Rive droite. Un lieu magnifique à plein d’égards, où tout est fait pour que les pensionnaires se sentent bien. Le bâtiment comporte plusieurs étages et chaque chambre est numérotée pour que tout le monde s’y retrouve. Or, celle de son frère porte le No 666. Non mais t’y crois pas!
Les responsables de l’établissement ignorent sans doute la nature du problème. N’empêche. Tout comme les hôtels évitent de proposer des chambres No 13 à leur clientèle, il serait bon de ne pas attribuer le 666 à une chambre d’EMS, afin de ne pas heurter des personnes sensibles. Surtout dans cette partie-là de leur vie.
Bon, il existe bien deux chambres 666 aux HUG. Mais les patients y séjournent sans doute moins longtemps. Et tous, faut-il l’espérer, ne souffrent pas d’hexakosioihexekontahexaphobie.
Décidément, c’est un mot que je ne pourrai jamais retenir. Encore moins prononcer…
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