De l’essence 20% moins chère en France, cela attire naturellement une clientèle suisse frontalière. Or, ce prix à la pompe en France tient en partie à la ristourne de 18 centimes par litre d’essence du gouvernement français. Rabais financé par l’État dans le cadre d’une politique de soutien au pouvoir d’achat.
Sentant l’odeur d’une polémique frontalière qui ferait de lui un défenseur de la France qui travaille, un sénateur de Haute-Savoie s’est emparé du sujet, s’offusquant de cette remise profitant aux «amis suisses». Il proposait même qu’une aide ciblée versée par l’employeur et prise en charge par l’État remplace cette remise en station-service. Démagogique. À cela, le conseiller d’État Mauro Poggia, visiblement agacé, rétorquait sur les réseaux que la Suisse pourrait revoir sa politique d’allocation familiale, accordée aux frontaliers qui ne touchent pas cette aide en France.
Le sénateur français a fait un mauvais calcul et mis le feu pour rien. Quand un Genevois prend un litre de carburant en France, il verse un peu plus de la moitié du prix dans les caisses de l’État français. C’est en effet la part des taxes sur l’essence en France. Une bonne affaire en somme. L’élu oublie aussi que pendant longtemps les Français se servaient dans les stations suisses, moins chères. Et que ce sont les bons comptes qui font les bons amis.
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L’éditorial – Un mauvais calcul qui met le feu
Un sénateur accuse les Suisses de profiter d’une remise du gouvernement qui devrait être réservée aux Français. Mauro Poggia s’agace. Tout compte fait, une polémique inutile.