Un génie breton lance un projet de taxi-bateau
Alain Thébault innove en mobilité douce en mettant à l'épreuve un engin inédit, le «Sea bubble», créé à Ecublens.

Alain Thébault? C'est le génie breton des records de vitesse sur les mers et les océans. Depuis une vingtaine d'années, il cumule des succès sportifs et techniques, souvent réalisés en étroite complicité avec l'EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne). Mercredi il nous a dévoilé son nouveau défi sur le Léman: il veut participer au lancement de services de taxi-bateau. A cette fin il s'est doté d'un engin inédit, cumulant les vertus écologiques: le «sea bubble».
Cette merveille est construite à Ecublens, chez Décision SA Groupe Carboman. Il s'agit du chantier naval le plus connu du Léman, où ont été fabriqués tous les bateaux d'Alinghi et les principales structures portantes des deux «Solar Impulse» de Bertrand Piccard. Le «Sea bubble», ou bulle des mers, présente l'intérêt d'être silencieux et de ne pas générer de vagues sur son passage. L'embarcation est équipée de moteurs électriques et, bien sûr, de batteries. Pour faire le plein, elle sollicite des bornes de recharges alimentées par des éoliennes, des panneaux solaires ou des hydroliennes. Le dispositif permet de réaliser d'importantes performances d'autonomie.
Dans sa première version le «Sea bubble» pourra accueillir jusqu'à quatre passagers et un chauffeur. Avant les essais de mercredi sur le Léman, Alain Thébault et son associé, le suédois Anders Bringdal ont mis à l'épreuve leur embarcation en baie de la Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône, et à Paris, sur la Seine. Le concept du «sea bubble» paraît déjà concevable dans un format de bus, avec vingt ou trente passagers. Vu le potentiel de décongestion du trafic routier, les premières expériences ont déjà retenu l'attention de villes du monde entier. Comme San Francisco, New York, Chicago, Londres ou Istanbul. «En octobre, nous nous rendrons à Dubaï. Les autorités vénitiennes nous attendent aussi. Nous avons déjà rencontré des délégations indiennes et thaïlandaises», se félicite Alain Thébault.
Catalogue de propositions à Barthassat
Toutes ces démarches stimulent la confiance et l'enthousiasme des investisseurs. Les promoteurs de «Sea bubble» ont déjà levé 14 millions de francs au cours des douze derniers mois. Ils comptent remettre au chef du Département genevois de l'environnement, des transports et de l'agriculture, Luc Barthassat, un catalogue de propositions à vocation opérationnelle d'ici au printemps prochain.
Vu la dimension de leur succès, les deux entrepreneurs n'ont guère le temps de prêter attention au plan financier de leur entreprise, assuré par Camille Thérond-Charles. Afin de disposer des compétences requises au sein de leur direction, ils ont engagé l'ex-directeur d'Uber France, Matthieu Faure, comme directeur commercial. Avant de l'avoir consulté, Alain Thébault nous confie un espoir personnel: des traversées de la rade, rive droite/rive gauche, facturées entre 10 et 20 francs: «Pas plus!»
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