Lutte contre le cancerUn Genevois se jette à l’eau pour la bonne cause
Dans quelques jours, Sergio Bianchini, résident d’Anières, traversera le détroit de Gibraltar afin de récolter des fonds pour les malades du cancer.

À 57 ans, Sergio Bianchini n’a pas froid aux yeux. Dans quelques jours, l’Aniérois s’envole pour l’Espagne. Pas de repos ni de cocktails au bord de l’eau au programme, du moins pas au début. Son projet: traverser le détroit de Gibraltar, pour la deuxième fois.
Si le défi peut paraître un peu fou, le nageur n’en est pas à son coup d’essai. La passion l’a pris en 2005, lorsque, âgé de 42 ans, il doit subir une opération du ménisque qui le mène à pratiquer la natation dans un but thérapeutique. Le remède se transformera en passion.
Un objectif altruiste
Depuis cette période, les défis se sont multipliés. Traversée de l’île du Diable en Guyane et du détroit de Gibraltar en 2016, puis traversée du Léman, du château de Chillon jusqu’aux Bains des Pâquis en 2019. Ce sont quelques-uns des nombreux défis relevés par le sportif depuis presque vingt ans. «Je participe à différentes compétitions dans les alentours, mais lorsque je réalise un projet de cette envergure, c’est pour la bonne cause.»
En 2016, c’était pour la Fondation Blackswan, qui soutient la recherche sur les maladies orphelines puis, en 2019, pour la Fondation Movember, active dans la recherche pour lutter contre le cancer de la prostate et la prévention du suicide chez les jeunes.
«Il y a tellement de fondations qui font des choses merveilleuses. C’est difficile de choisir.»
Cette fois, les fonds récoltés seront reversés au profit de la Fondation Otium basée à Genève (lire l’encadré). Un choix difficile à faire. «Il y en a tellement qui font des choses merveilleuses. C’est difficile de choisir. Je me présente à droite et à gauche pour expliquer mon projet. Certaines fondations sont partantes, d’autres non», raconte le sportif.
Un nouveau défi
Accompagné de deux de ses collègues, Joëlle et Béatrice, qu’il tient tout particulièrement à remercier pour leur soutien, il s’envole ce week-end vers l’Espagne afin d’y réaliser son défi: un peu plus de 16 kilomètres qu’il parcourra en quelques heures si tout va bien.
«La première fois, j’ai mis un peu plus de quatre heures. Les conditions étaient catastrophiques, j’ai été malade durant la traversée, mais j’ai continué, c’était très éprouvant.» Cette année, Sergio a décidé d’être moins rigoureux avec les entraînements, mais il se sent prêt malgré tout. «J’ai appris à écouter mon corps. J’y vais avec l’objectif de récolter des fonds mais aussi celui de prendre du plaisir», le secret de la réussite, selon lui.
Une organisation quotidienne
Dans la vie de tous les jours, Sergio Bianchini prend soin des personnes âgées en tant qu’aide-soignant au sein de l’EMS de la Fondation Saint-Paul (ndlr: par ailleurs son seul sponsor dans ce projet). Un métier qu’il allie à sa vie privée et à ses entraînements sportifs. «Mes horaires changent d’une semaine à l’autre. Je fais donc mes plannings d’entraînement en fonction. C’est une discipline de vie, il y a des choix à faire, mais je suis passionné, je ne vois pas ça comme des sacrifices», reconnaît Sergio.
Son engagement est pourtant important. À l’année, l’autodidacte s’impose environ 5 kilomètres de nage quotidienne. Au lac ou à la piscine, hiver comme été. Il a d’ailleurs monté le club Les Givrés d’Anières, avec lesquels il prend plaisir à partager sa passion pour la natation en eau froide.
Aucune appréhension
À quelques jours du départ, les appréhensions ne font pas partie du voyage. «Je me sens prêt physiquement. On ne sait jamais comment les choses vont se passer, mais ça ne sert à rien d’avoir des craintes. Sinon autant rester à la maison», affirme Sergio en souriant. Et l’échec? Il ne le craint pas non plus. «C’est essentiel de se confronter à l’échec dans la vie. De savoir comment on réagit face à lui.» Encouragé par sa famille, le père de quatre garçons aujourd’hui adultes se réjouit déjà de rentrer pour leur raconter son aventure.
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