Un dernier numéro double avant «la gueule de bois»
L'hebdomadaire romand a vécu mercredi sa dernière journée avec le bouclage d'une édition historique.
«Bravo, c'est un bon numéro, rythmé, intéressant…», juge Daniel Pillard, directeur de Ringier Romandie. Face aux caméras, la rédaction de L'Hebdo se prêtait au dernier «mur» de son histoire, ce rituel qui consiste à inspecter les 132 pages d'une ultime édition avant la disparition du magazine romand. Vendredi, les fidèles du titre ouvriront un numéro double retraçant l'aventure de l'hebdomadaire né en 1981, avec une participation de ses lecteurs et un regard sur l'avenir de la presse écrite.
Au sein de la fameuse newsroom, qui regroupe une centaine de collaborateurs du Temps et de L'Hebdo, l'ambiance était studieuse mercredi en fin de journée. «On a l'habitude de travailler dans l'urgence, mais préparer ce numéro double, après le choc de l'annonce, c'est assez acrobatique», commente Sylvie Logean, journaliste qui remplace ce jour-là le chef d'édition.
L'émotion liée à la mort d'un titre de presse viendra, c'est sûr. Son rédacteur en chef, Alain Jeannet, vient seulement de lâcher son dernier éditorial: «Ce jeudi, en fin de journée, on recevra le magazine imprimé. On fera une fête, joyeuse, suivie d'une gueule de bois le lendemain, lorsqu'on réalisera que c'était le dernier numéro.» En attendant, la rédaction a bossé jusqu'au bout et Daniel Pillard se félicitait hier du «professionnalisme» de cette équipe.
Incertitudes
Décidée pour des raisons économiques par son éditeur, le groupe Ringier Axel Springer, la fin de L'Hebdo touchera 37 collaborateurs. Et pas seulement ceux rattachés au magazine. Le Temps sera également touché. «C'est un quotidien relativement lourd et il faut l'alléger, rappelle Daniel Pillard. Sinon, il serait aussi menacé.»
Au sein de la rédaction, l'inquiétude est perceptible, d'autant plus que chacun devra attendre mi-février pour connaître son sort. Personne ne sait «à quelle sauce il sera mangé», souffle une journaliste. «On a déjà connu six vagues de licenciements, mais celle-ci est la plus lourde», poursuit une autre.
«J'espère que c'est un électrochoc qui stimulera le débat sur la manière dont on fait notre métier»
En attendant, les collaborateurs ont appelé à une manifestation, aujourd'hui à 12 h 30 sur le pont Bessières, pour sauver «Le Temps, L'Hebdo et la diversité de la presse romande».
D'autres les rejoindront sans doute. Car, après les licenciements qui ont touché 24 heures et la Tribune de Genève, la disparition de L'Hebdo semble faire naître une réflexion autour de l'avenir de la presse écrite. «J'espère que c'est un électrochoc qui stimulera le débat sur la manière dont on fait notre métier», dit Alain Jeannet.
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