
Founex, 15 février
Le burkini, à lui seul, aura fait couler autant d’encre et produit autant de salive qu’il y a d’eau dans un bassin olympique. Nos voisins francophones y ont grandement contribué.
Si le débat portant sur la religion et ses contraintes ne doit pas être éludé, il ne doit pas non plus être excluant.
Car la vraie problématique réflexive se situe ailleurs. Au niveau des corps. Au niveau des individus et de la représentation et perception qu’elles et ils ont de leur corps. De leur physique. Et du rapport qu’elles et ils entretiennent avec lui. Et inéluctablement avec les autres. À la vue des autres.
Les deux questions essentielles ne devraient-elles pas être les suivantes: tout un chacun ne pourrait-il pas jouir de la possibilité de se couvrir dans un lieu où il est permis de se découvrir? «Toute une chacune» ne pourrait-elle pas pratiquer la natation en piscine en se sentant à l’aise?
Finalement, ce qui est essentiel, c’est l’accès. L’accès au sport. Et le droit de pratiquer une activité physique, particulièrement recommandée qui plus est.
La société évolue. Pour le meilleur et pour le pire. Mais ce ne sont là que des opinions individuelles qui ont leur place à un comptoir ou à une table.
Ce qu’il manque trop souvent, c’est de l’objectivité et du bon sens. Et, parfois, du pragmatisme, simplement.
Il y aura toujours des nouveaux questionnements que devront affronter les instances publiques et des décisions et des positionnements qui seront requis et attendus. Ces derniers ne plairont jamais à tout le monde. C’est normal.
Mais ce qui est encore plus normal, c’est le fait que toute personne, les femmes en particulier, puisse pratiquer une activité physique dans de bonnes conditions et, en l’occurrence, puisse nager en toute sécurité. En toute liberté. Celle qui est érigée en dogme par les mêmes qui la combattent dans ce cas-là.
Jérôme Blanc
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Lettre du jour – Un débat tronqué et trompeur