EtudeUn coach plutôt qu'un médecin pour les enseignants en «burnout»
Les enseignants souffrent surtout d'un manque de reconnaissance de leur entourage et sont très déstabilisés par les réformes scolaires répétées, montre une étude du Fonds national suisse de la recherche.

Les enseignants victimes d'un «burnout» ont davantage besoin d'un coach que d'un médecin et d'un arrêt maladie. Telle est la conclusion d'une étude menée dans le canton de Berne et publiée jeudi par le Fonds national suisse (FNS).
Les enseignants sont nombreux à faire face à des symptômes d'épuisement; rien que dans le canton de Berne, ils sont chaque année entre 70 et 100 à être en arrêt maladie. Une équipe de Kurt Hofer, spécialiste en sciences sociales de la Haute école pédagogique de Berne, s'est penchée sur les cas de huit enseignants mis en arrêt maladie pendant au moins six mois.
Elle a examiné comment ces personnes (sept femmes et un homme âgés de 40 à 55 ans enseignant au jardin d'enfants, à l'école primaire ou générale) analysaient leur crise et tentaient de la dépasser.
Pression constante
Les enseignants interrogés se sont sentis chroniquement mis sous pression pendant des années, et ont raconté avoir travaillé jusqu'aux limites de leurs capacités, tout en perdant le plaisir d'exercer leur métier. A cela est venu s'ajouter l'impression d'un déficit croissant de reconnaissance: de la part des élèves, des collègues, de la direction de l'établissement et de la société.
Ils avaient le sentiment de donner continuellement et de ne rien recevoir en retour. Les huit enseignants se sentaient aussi étrangers à leur lieu de travail et à l'institution. Ils interprétaient les réformes scolaires intervenues au cours des dernières années comme le signal d'un travail insuffisant. Dans quatre cas, des altercations avec les directions d'établissement ont joué un rôle important. Ces enseignants se sentaient usés par ces querelles.
L'arrêt maladie est censé permettre aux enseignants victimes d'un burnout de se régénérer. D'après Kurt Hofer, cette pratique n'atteint pas son objectif. Le congé sans occupation désécurise les personnes en arrêt, souligne le chercheur. Par ailleurs, au terme de leur arrêt maladie, ces enseignants restent fidèles à leur schéma de travail et nombre d'entre eux redoutent d'être stigmatisés.
Comme alternative, Kurt Hofer suggère d'instaurer un soutien sur le terrain: c'est-à-dire de faire accompagner les enseignants par des spécialistes durant quelques temps, et de les décharger par le biais d'un «coaching», au lieu de les tenir à l'écart de l'école pendant une longue période.
AP
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