Heureusement, un peu de neige. Sans cette mince couche, on douterait que le Forum économique mondial se tient bien en janvier 2023. L’incertitude est partout. Les chefs d’entreprise qui convergent vers cette capitale du business éphémère sont sans boussole. Le libre-échange est mal en point, la guerre hante l’Europe et la récession semble être l’horizon commun à tous.
Le WEF post-Covid a des allures d’un burn-out global dans un monde plus fragmenté que jamais. Mais à l’arrivée dans la station, les embouteillages et le défilé incessant des limousines noires, la perfection tout helvétique dans l’organisation nous rappellent que le WEF existe encore. Qu’il est incontournable pour prendre le pouls d’un monde globalisé, pétri de bonnes intentions et de contradictions criantes. L’espoir d’une reprise malgré tout est à l’image de l’épaisseur du manteau blanc. Historiquement mince et fragile. Et sincèrement, on apprécie le coup de froid annoncé. Et l’on veut croire que le retour à la normale est permis. Que l’Europe et les États-Unis parviendront à surmonter leurs divergences commerciales, que la Chine reprendra des couleurs et se tiendra à distance de la Russie de Poutine. Que l’Afrique, très courtisée cette année, ne cédera pas aux sirènes protectionnistes. La petite Suisse joue l’une de ses meilleures cartes à Davos: forcer le dialogue au sein d’une communauté internationale fatiguée des crises et désireuse que l’hiver revienne enfin.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Davos au balcon – Un burn-out global
C’est plus sérieux que le pessimisme. Le doute envahit l’économie et la géopolitique. L’espoir est mince, comme la couche de neige. Chronique.