Un avocat genevois porte plainte contre le MPC
Me Jacques Roulet, qui défend 500 clients contre VW et AMAG, dénonce les lenteurs du Ministère public de la Confédération.

Deux lettres recommandées sont parties mardi 29 avril de Genève, signées par Me Jacques Roulet. La première est adressée au procureur de la Confédération Michael Lauber, la seconde à la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, en charge du Département fédéral de justice et police. L'avocat genevois signale à tous deux la plainte qu'il vient de déposer auprès de l'Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération (MPC) «en raison de graves dysfonctionnements qui marquent la conduite de la procédure pénale dirigée contre Volkswagen AG et AMAG». En clair, Me Roulet, qui représente 500 plaignants en Suisse dans l'affaire du «Dieselgate», s'étonne que «dans une affaire qui concerne de très nombreux plaignants et victimes en Suisse (180 000 lésés), le MPC ait pu s'abstenir depuis plus de deux ans d'instruire ces plaintes et ne pas respecter les injonctions du Tribunal pénal fédéral». Ainsi, en vingt-huit mois, aucune audition contradictoire ni véritable perquisition n'auraient été menées. Face à ces lenteurs, voire ces dysfonctionnements, Me Roulet rappelle que ses clients avaient déjà dû recourir au Tribunal pénal fédéral de Bellinzone pour s'opposer à un premier classement pur et simple de leurs actions en justice contre VW et l'importateur automobile AMAG pour manipulation des données relatives aux gaz d'échappement des véhicules diesel du constructeur allemand.