Fait diversMiracle à Bellevue: un peuplier s’abat sur la chaussée sans faire de victime
Il a fallu recourir à la grue du SIS pour retirer de la route une bille de 6 tonnes et 9 mètres de long. Récit sous une bonne étoile et bilan d’une journée pleine de chutes.

Son port élégant et le bruissement léger de ses feuilles le font volontiers entrer dans nos jardins. Là, il vient brusquement d’en sortir et s’étale de tout son long sur la route de Lausanne, à la hauteur du numéro 336, côté lac. Il est environ 17 heures, ce vendredi 8 juillet, et les premiers intervenants découvrent la chose comme un miracle écrasé sur le bitume.
La chose est un peuplier tremble plus que centenaire. Son tronc est interminable, ses branches font l’essuie-glace jusqu’à mi-chaussée, après avoir traversé un trottoir, une piste cyclable, une voie de bus et une route principale encombrée de voitures.
Nous sommes 200 mètres après Port Gitana, sur la commune de Bellevue, et c’est complètement miraculeux, car personne n’a été touché par la chute de ce mastodonte.

La police municipale sécurise rapidement les lieux, désengorge et règle la circulation pendant que les pompiers commencent à alléger l’arbre en le tronçonnant. Une heure plus tard, il reste une bille de 6 tonnes à manutentionner. L’officier de garde du SIS appelle sa centrale pour qu’on engage la grue. «Une bille pareille, 6 tonnes pour 9 mètres de long, ce n’est pas anodin», note le responsable de l’intervention.

Le but n’est pas d’y passer la nuit. Fermée dans les deux sens, la route de Lausanne ne sera à nouveau praticable qu’après 21h. Ce peuplier, qui ne voulait de mal à personne, a quand même embarqué du volume dans sa chute, en passant par-dessus le mur de la propriété.
Au pied du mur, une fontaine en pierre, elle a reçu pour tout le monde. Sa baignoire a été soulevée, elle ne ressemble plus à rien, le socle est en mille morceaux. On lui avait coupé l’eau en raison des récents travaux sur la chaussée. Il y aura des fuites le jour de l’hypothétique remise en service.
La grue du SIS a beaucoup voyagé ce vendredi. En milieu de matinée, elle était engagée sur l’autre rive, à Anières, pour retirer un arbre de bonne taille, déraciné lui aussi, terminant sa course à l’oblique, contre la façade d’un EMS. Ici aussi, de gros volumes à extraire pour mieux sécuriser l’ensemble.
C’est tout? Non, un chêne à Vandœuvres vers 15 heures, tronçonné en urgence par les sapeurs-bûcherons du SIS après qu’ils ont reçu le feu vert des instances cantonales. «Il menaçait de s’effondrer sur un chemin piétonnier», indique le lieutenant-colonel Frédéric Jaques.

La faute à la sécheresse et à la bise qui, au plus fort de la journée, a soufflé à près de 60 km/h dans les rafales. Elle s’est calmée avec la nuit. Elle va maintenir des couloirs de fraîcheur jusqu’à lundi, puis tomber à son tour comme un arbre et laisser la place à un épisode de canicule qu’on annonce plus long que le précédent.
La pluie, elle, n’est pas prévue avant le 22 juillet. Dans ce contexte particulier, il n’y a plus de petit fait divers. Le grutier du SIS sait cela depuis longtemps.
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