Police genevoiseUn agent des stups accusé d’agression sexuelle
Deux femmes affirment que le fonctionnaire les a aussi droguées au GHB. Pour l’instant, il n’a pas été suspendu.

Dans les pages du «Courrier» de ce mercredi, Marine* relate une soirée qui a tourné au cauchemar. La jeune femme affirme avoir été droguée, puis agressée sexuellement par un homme avec qui elle était en boîte de nuit, il y a un mois. La personne accusée est un policier de la brigade des stupéfiants.
La soirée avait pourtant bien débuté. Le 7 juillet dernier, Marine et une amie sortent boire des verres dans un bar. Là-bas, les jeunes femmes sont approchées par le policier, qu’elles connaissent de vue. Après leur avoir offert des shots, celui-ci leur propose d’aller en boîte de nuit avec lui.
«Il nous suivait partout»
Là-bas, tout s’accélère. L’homme offre une seconde tournée, qui plonge Marine et son amie dans un état second. «J’étais extrêmement désinhibée et tactile», raconte-t-elle. Les deux jeunes femmes soupçonnent donc leur connaissance d’avoir mis une substance dans leurs verres. Selon elles, il a aussi commencé à avoir un comportement étrange. «Il nous suivait partout et voulait que nous fassions un plan à trois», témoigne Marine.
«J’étais à peine réveillée, incapable de dire oui ou non.»
Après s’être endormies dans leur voiture, Marine et son amie sont ramenées par l’homme jusque chez elles, en France voisine. Sur place, Marine lui propose d’entrer chez elle: «Je me sentais mal de le laisser seul dehors aussi loin de Genève.» Très vite, la jeune femme et l’homme entament un rapport sexuel, non consentant selon Marine. «J’étais à peine réveillée, incapable de dire oui ou non», lâche-t-elle. Elle ajoute qu’elle ne se souvient pas de toute la scène.
Pas de suspension
Le lendemain, les deux jeunes femmes se rendent aux HUG pour effectuer des tests, pour savoir si elles ont été droguées ou pas. Le résultat est négatif. Mais Marine reste convaincue qu’on a piégé son verre: «On m’a expliqué que le GHB restait très peu de temps dans les urines et était difficile à détecter.» Quelques semaines plus tard, elle porte plainte contre l’agent pour agression sexuelle.
La cheffe de la police, Monica Bonfanti, explique au «Courrier» qu’elle a été informée de l’ouverture d’une procédure pénale à l’encontre d’un policier. Pour l’instant, il n’a pas été suspendu. «En l’état, les éléments en ma possession au sujet de cette procédure m’ont amenée à ne pas libérer ce collaborateur de son obligation de travailler», justifie-t-elle au journal.
Selon certaines sources, une première audience pourrait avoir lieu dès cet automne. Contacté par la «Tribune de Genève», le Ministère public indique ne faire aucun commentaire sur l’affaire.
* Nom connu par la rédaction du «Courrier»
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