Conflit en UkraineUkrainiens et politiques manifestent tous les jeudis
Une fois par semaine, le comité Ukraine-Genève organise un rassemblement devant la mission russe. Les réfugiés y côtoient la gauche genevoise.

Pour le troisième jeudi de suite, un rassemblement avait lieu hier à 17 h devant la mission permanente de la Fédération de Russie. Si l’événement avait attiré plus d’une centaine de personnes le jeudi 24 mars, ils étaient cette fois une vingtaine à demander l’arrêt du conflit en Ukraine.
Parmi les manifestants, on parle français, anglais mais aussi et surtout ukrainien. Selon Alina Datsii, étudiante ukrainienne engagée dans le comité Ukraine-Genève, les premiers rassemblements attiraient surtout les personnes d’origine ukrainienne mais installées en Suisse depuis plusieurs années. Désormais, elles sont rejointes par des réfugiés. «Je dirais que c’est moitié-moitié, précise-t-elle. Pour ceux qui ont quitté le pays récemment, c’est une occasion de se sentir utile à distance car ils sont souvent animés d’un sentiment de culpabilité d’avoir fui l’Ukraine.»
La gauche mobilisée
Dans le petit groupe de manifestants, on retrouve aussi des Suisses. Certains ont un engagement particulier avec l’Ukraine, comme l’artiste genevoise Isagus. «J’ai vécu quatre ans en Ukraine et j’y ai développé des projets, notamment pour y dénoncer la catastrophe de Tchernobyl.» Sa performance, «La veuve de Tchernobyl», est d’ailleurs devenue un symbole des manifestations contre la guerre. Une femme, vêtue d’une robe composée de masques à gaz, ainsi que d’une couronne de fleurs, tient un drapeau ukrainien. À l’occasion du rassemblement du jour, elle a été recouverte de faux sang et fait face, stoïque, à la mission permanente.
«Le rendez-vous est à 17 h car les gens, en face, sont encore au bureau. Ce sont des petits rouages de la machine de la mort qui nous entendent peut-être», clame Sylvain Thévoz dans sa prise de parole. Car la classe politique, surtout de gauche, est aussi une forte composante de ces rassemblements. Ainsi le député socialiste du Grand Conseil était notamment accompagné de Stéfanie Prezioso, conseillère nationale, et de Pierre Vanek, député, tous deux d’Ensemble à Gauche. Mais le rassemblement se voulant apolitique, le nom du parti imprimé sur les pancartes avait été soigneusement caviardé.
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