Ski alpin«Tu ne viens pas aux Mondiaux pour sortir après 10 portes»
Justin Murisier et Marco Odermatt ont quitté les championnats du monde de Cortina plus tôt que prévu ce vendredi lors du géant masculin.

Justin, cette première manche ne s’est pas passée comme prévu pour les Suisses.
Quand tu viens aux Mondiaux, c’est pour te battre pour une médaille. Pas pour sortir après dix portes… J’ai assez d’expérience pour savoir que je ne serais jamais content de terminer 10e à 1''50 du leader. Je préfère avoir tout essayé et être sorti comme ça.
Que s’est-il passé?
J’ai juste regardé la manche de Pinturault. On a le même matériel. J’ai pu voir que nos skis allaient bien et qu’ils n’avaient pas trop de problèmes d’accroche. Je me suis donc dit qu’il fallait vraiment y aller, lâcher dans le premier mur et pas essayer de skier joli. Mon ski est parti d’un coup. Je ne m’y attendais pas.
Trois Suisses sur quatre ont été éliminés, c’est un peu la «débandade».
Loïc est encore en course pour faire un podium! Il est vraiment en forme en ce moment et il sait ce qu’il a à faire pour décrocher une médaille. Vous parlerez donc de débandade après la course.
Y avait-il trop d’attentes sur cette équipe suisse de géant?
Je skie pour ma pomme. Je n’étais pas plus tendu qu’à une autre course, mais ce qu’il faut s’imaginer c’est que ce n’est pas la course du ski-club. La piste est «vitre-glace» et tu as deux couteaux au pied. La limite est très fine. Beaucoup de skieurs du «top 15» sortent, c’est le jeu!
Quel est le bilan de vos Mondiaux?
En repartant sans médaille, le bilan est vite calculé. Il faut que je regarde le positif. Je fais quand même une belle manche de slalom lors du combiné. Je n’ai pas trop de douleurs au genou et j’arrive à skier au niveau recherché. Je fais une très, très belle saison jusqu’à maintenant, comparé à l’année passée. C’est la première fois que je sors cet hiver. Je dois donc relativiser au plus vite. J’ai eu des moments bien plus difficiles durant ma carrière lorsque j’ai loupé des saisons entières à cause des blessures.
Avez-vous pu échanger quelques mots avec Marco Odermatt?
On a parlé un petit coup. Marco est grand et fort dans toutes les disciplines. Ce n’est pas à moi d’aller le consoler. Il sait ce qu’il a à faire, il n’a pas non plus 8 ans et demi. C’est un grand champion et il va vite se relever.

Odermatt: «Ces Mondiaux sont une grosse déception»
Marco, on imagine que la déception doit être grande pour vous?
La déception est immense. C’est l’un des jours les plus durs de ma carrière. J’ai été un peu surpris par le mur et la piste. Je n’ai jamais réussi à entrer dans le bon rythme. Cela a été une journée très difficile pour moi, mais aussi pour toute l’équipe. On était si forts en géants. Chacun pouvait viser une médaille. Cela n’a malheureusement pas fonctionné.
La pression est-elle trop forte sur l’équipe?
Non je ne crois pas. Nous avons une équipe très forte. On l’a prouvé cette saison. Nous devons encore analyser ce qu’il s’est passé.
Quel bilan tirez-vous de ces championnats?
Au final, c’est la descente, où j’avais la plus petite chance de médaille, qui a été la discipline où je suis finalement passé le plus près. Mais ces Mondiaux sont une grosse déception pour moi. C’est encore trop tôt pour tirer des enseignements aujourd’hui. Concernant ce géant, il faudra surtout vite l’oublier.
Vous êtes encore jeune. Il y aura d’autres occasions.
Oui, c’est un aspect positif pour le futur mais à court terme cela ne change rien à ma déception.
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