FranceTriple A: Hollande tire à boulets rouges sur Sarkozy
Au lendemain de la perte par la France de sa notation "AAA", le candidat socialiste et François Fillon se sont affrontés samedi sur la responsabilité dans cette dégradation de Nicolas Sarkozy.

A François Hollande, qui a jugé que "c'est une politique qui a été dégradée, pas la France", François Fillon a rétorqué qu'il "avait particulièrement tort" d'affirmer cela, épinglant à son tour le refus des socialistes de voter la règle d'or budgétaire ou leur opposition à la réforme des retraites.
Pour sa part, le candidat centriste François Bayrou a renvoyé dos à dos droite et gauche, qui portent "une coresponsabilité" dans la situation.
François Hollande, dans une déclaration solennelle depuis son QG de campagne à Paris en début de matinée, a qualifié de "grave" la dégradation de la note financière de la France, de "AAA" à "AA ", par l'agence Standard & Poor's, qui a en revanche maintenu celle de l'Allemagne.
Fillon vole au secours de son président
L'agence a en outre prévenu qu'il y a encore "au moins une chance sur trois" qu'une nouvelle dégradation de la note française puisse intervenir en 2012 ou 2013, notamment "si ses finances publiques devaient dévier du chemin tracé en matière de consolidation budgétaire".
"Nicolas Sarkozy avait fait de la conservation du triple A un objectif de sa politique et même une obligation pour son gouvernement. C'est ainsi qu'avaient été justifiés pas moins de deux plans de rigueur en quatre mois. Cette bataille, et je le regrette, a été perdue", a souligné François Hollande.
"C'est la crédibilité de la stratégie conduite depuis 2007 qui est mise en cause", a-t-il estimé.
"C'est la première fois, depuis que les Etats sont notés, que la France décroche par rapport à l'Allemagne. Nous ne sommes plus en première division", a également assené le candidat socialiste dans une interview au quotidien Le Monde.
Pour lui répondre, François Fillon est monté au créneau alors que le président de la République ne s'est pas encore exprimé. Il a estimé que la dégradation de la note de la France ne devait "pas être dramatisée, pas plus que sous-estimée".
Selon lui, elle est "à contre-temps au regard des efforts engagés par la zone euro". Le Premier ministre a assuré que les mesures budgétaires déjà prises était "suffisantes à ce stade", sans exclure des "ajustements" lorsque "nous aurons une meilleure visibilité sur notre croissance. La perte du "triple A" français ne changera rien aux relations avec l'Allemagne, a-t-il assuré.
Le ministre des Finances François Baroin avait assuré vendredi soir qu'il n'y aurait pas de nouveau plan de rigueur en France.
Sarkozy affaibli
Dès vendredi soir, la gauche a fustigé l'"échec de la politique de Sarkozy" et la candidate d'extrême droite Marine Le Pen a prononcé la "fin du mythe du président protecteur".
Pour le centriste François Bayrou, troisième homme de la présidentielle de 2007, la dégradation est le "signe d'années d'échec et de dérive" des gouvernements successifs, de droite comme de gauche.
Dans la presse, les éditorialistes soulignent samedi que si "le coup est rude" pour Nicolas Sarkozy, le "séisme" ébranle tous les prétendants à l'Elysée.
Nicolas Sarkozy, qui doit officialiser sa candidature à un second mandat fin février/début mars, ne part pas favori pour ce scrutin les 22 avril et 6 mai, même si l'écart se resserre avec François Hollande dans les derniers sondages.
"Nicolas Sarkozy, à peine convalescent dans les sondages, se retrouve à nouveau affaibli", mais "François Hollande doit lui aussi réviser son programme, s'il veut rester crédible", selon le quotidien régional Midi libre.
AFP
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