Après près de deux années de restrictions plus ou moins sévères des mouvements, les Genevoises et Genevois se jettent sur les billets d’avion encore disponibles pour leurs vacances estivales. Les sésames pour les îles grecques, l’Espagne ou le Portugal s’arrachent, et souvent à prix d’or. L’aéroport se prépare à faire face à un été similaire à la période prépandémique.
Raté. Le reflux de l’urgence sanitaire aura démontré la puissance du système, et sa capacité à créer et à alimenter nos désirs de consommation. À peine les restrictions levées, nous assistons au retour fracassant de l’ancienne normalité. Le symbole est encore plus fort au moment où nous enregistrons des pics de température inédits sous nos contrées.
Il reste contreproductif de pointer du doigt des décisions individuelles. La baisse de nos émissions de CO2 ne pourra passer par-là. Ceux qui prennent l’avion ne sont pas plus irresponsables que les propriétaires de grosses cylindrées, et pas moins que ceux qui avalent des kilos de viande. Chacun fait des efforts là où son confort l’y autorise le plus facilement.
Tant que la politique climatique reposera sur de simples incitations et la responsabilité individuelle, elle sera vouée à échouer face à l’urgence. Aux décideurs de trouver les meilleurs instruments ou d’adapter ceux existants. D’ailleurs, saviez-vous que contrairement à tous les autres carburants, le kérosène qui nourrit les avions pour les vols internationaux est exempté de taxation?
Marc Renfer est journaliste à la rubrique genevoise depuis début 2022. Auparavant, il a travaillé dix ans à la RTS, en partie comme datajournaliste.
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Éditorial – Trafic aérien: le monde d’avant
Les billets d’avion s’arrachent. Le nouveau monde s’éloigne.