Fête du théâtreToutes les pièces sans rien débourser (ou presque)
Ce week-end, pour sa 10e édition, le rendez-vous lance aux Genevois pas moins de 2246 invitations pour 89 activités scéniques à honorer aux quatre coins de la ville.

Drelin, drelin! Dernier appel à monter dans le train du théâtre avant son départ imminent pour le terminus de saison! Après La Bâtie qui sonne le ralliement arrivé la fin de l’été, immédiatement talonnée par les successives ouvertures de salles, voici venue avec octobre l’heure de notre traditionnelle Fête du théâtre.
Depuis 2013, l’occasion, pour les institutions, d’appâter les usagers retardataires; pour les amateurs de la scène, de se faire un fameux gueuleton; et pour les organisateurs de la manifestation, de mener à bien leur vocation de médiateurs. Pour bien des artistes et des compagnies, il s’agit simplement de faire découvrir leur travail au grand public.
Le cœur du foisonnant projet consiste, comme chaque année, à ouvrir des séances bigarrées à une audience non moins bigarrée. Quel que soit son âge, son origine, sa profession ou ses goûts, chacun a accès, cette fin de semaine, aux formes allant du (plutôt) classique («Boris Vian, Mozart et nous» au Crève-Cœur, par exemple) au contemporain (notamment «Lust for Life» à Saint-Gervais), en passant par l’improvisation (toute une Fête dans la fête au Douze dix-huit), le spectacle de rue (avec La Cour à Germaine, encore un festival dans le festival à la rue Lissignol), les propositions jeune public («Cacao» à l’Alchimic ou «Aouuuu!» aux Marionnettes entre autres), la performance («Snob» au Théâtre de l’Usine), et j’en passe – cela aussi bien sur les plateaux, au musée, à l’hôpital, à l’opéra qu’en plein air. Et sans bourse délier. Ou presque.

En effet, les théâtres partenaires mettent à disposition de la manifestation gratuite un certain nombre de fauteuils par représentation – 10, 20 ou 40 selon leur jauge. Une fois ces places distribuées, il faut se tourner directement vers la billetterie de la salle concernée. En revanche, la Fête propose un Marathon de six rendez-vous sur les trois dates de vendredi, samedi et dimanche, pour lesquels l’intégralité des billets sont offerts. Cette chevauchée permet d’enchaîner «Bolts of Melody» (une création à partir des poèmes d’Emily Dickinson), «Résilience mon cul» (le stand-up de Joël Maillard), «Impro, livre-moi tes histoires» (un impromptu sur la base de livres d’images fournis par les enfants), «Le petit Shakespeare improvisé» (tout public), «Caustic Comedy Night» (un plateau d’humoristes), «Le grand cahier» (Valentin Rossier seul en scène), «La Mâtrue – Adieu à la ferme» (une autofiction en milieu agricole) et enfin «Kick Ball Change» (la passion d’un duo de comédiens pour le rock acrobatique). Seule ombre au tableau: quatre de ces spectacles affichent d’ores et déjà complet.

Hors des sentiers battus
Or la Fête a d’autres cartes dans sa manche, sur lesquelles on se rabattra sans bouder son plaisir. Il y a bien sûr les incontournables ateliers – marionnettes, maquillage, slam, voix chantée, danse, décor, impro, cirque, magie, langue des signes, que demander de plus. La section Hors Scènes, elle, regorge de propositions diverses pour aborder autrement les arts de la scène. Le Théâtre Spirale invite ainsi à planter des arbres par la voie du conte, l’Ensemble du Poche partage ses auteurs avec l’assistance, une expo photo éclaire la thématique d’une pièce au Loup, Philippe Lüscher fait lecture d’une nouvelle de Boulgakov tandis que Philippe Macasdar présente son documentaire sur Benno Besson, des aspirants comédiens interviennent, qui aux Bains des Pâquis, qui dans le foyer de la Comédie.

Institués pendant la pandémie, les Walking Talks embarquent quant à eux une quinzaine de participants pour une balade dans l’espace public. Cette année, ce sont cinq spécialistes qui partagent leur savoir-faire chemin faisant: une costumière, une metteuse en scène bilingue, une performeuse féministe, ainsi qu’une directrice et une critique de théâtre. Enfin, en plus des répétitions ouvertes et autres visites guidées dans la catégorie Backstage, on mentionnera, pour les insiders, la tenue d’une table ronde à la Comédie sur «La condition et les pratiques des producteur·rice·x·s de théâtre indépendant et professionnel», qui contribuera à poser les rails des politiques culturelles du futur.
Fête du Théâtre, du 7 au 9 oct., programme et réservations sur www.fetedutheatre.ch
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.