Tout un univers sous un seul toit
À Genève comme dans le monde, l'histoire de la toiture raconte l'ingéniosité et l'ambition de l'être humain.

Après l'exploration des souterrains au pont de la Machine, c'est au tour des toits. Aux Berges de Vessy, les Services industriels de Genève (SIG) proposent une exposition thématique sur cet élément si fondamental de la construction qu'on n'y prête plus attention. «À travers cette invention majeure, nous racontons une aventure humaine, dans la perspective de la transition écologique», s'enthousiasme le commissaire Panos Mantziaras.
L'exposition a été mise sur pied par l'association Les Berges de Vessy, qui gère le lieu. Ce qui s'est révélé compliqué. Il faut dire que les entités réunies sous ce nom ont des points de vue très divergents sur le sujet. «Tandis que Patrimoine suisse protège les toits en pente traditionnels, les SIG promeuvent les toits plats où l'on peut installer des panneaux solaires», relève Panos Mantziaras. Il a donc proposé de présenter toute l'histoire du toit, avec ses nombreuses déclinaisons. «C'est justement la variété de leur aspect qui embellit les villes.»
Jérusalem ou Tokyo
Le voyage commence à Genève, avec une gravure de 1642 montrant au contraire la colline uniformément couverte d'ondulations de tuiles. «Ce profil constitue aujourd'hui encore l'idéal de la cité européenne», précise le commissaire. Puis on parcourt le monde et les époques à travers des représentations de paysages de toits, qui contribuent à l'identité d'une métropole: Jérusalem vue d'en haut sur une mosaïque, Tokyo capturé par le graveur Hiroshige, des photos de la Philharmonie de Hambourg ou de la skyline de Manhattan.
Créations anciennes, réalisations contemporaines et concepts futuristes montrent comment on cherche constamment à gagner de la place, entre l'invention du toit mansardé et un projet de surélévation totale de Paris. On découvre également à quel point le toit plat a stimulé l'imagination humaine, à Genève et ailleurs.
Dans la lignée du toit-terrasse du Corbusier, on y a placé des restaurants, piscines, observatoires, courts de tennis, et même… une piste automobile! La tendance plus récente est d'y faire pousser des plantes, histoire de favoriser la biodiversité en ville.
Au premier étage, on est accueilli par une grande photo montrant la diversité des couvertures des bâtiments genevois: or, zinc, ardoise, tuile en terre cuite… Passant des simples abris utilisant des matériaux de base à des constructions de plus en plus élaborées, l'exposition explore ensuite les multiples dispositifs de protection inventés par l'homme. Cathédrales, pyramides et gratte-ciel démontrent que son ambition n'a pas de limites. Pourtant, le toit est le premier élément d'un édifice à disparaître en cas de bombardement, d'abandon… ou d'incendie!
«Peu à peu, la fonction du toit est passée de la protection à la production, explique le commissaire. Aujourd'hui, on peut y transformer le rayonnement solaire en énergie, récupérer l'eau de pluie ou y installer des jardins.»
Voûte céleste
Enfin, on découvre des exemples d'abris de verre, dont l'emblématique Crystal Palace, à Londres, qui ont l'avantage de faire entrer la lumière mais qui emmagasinent beaucoup trop de chaleur. Quant à la couverture arrondie, elle évoque irrésistiblement la voûte céleste, que ce soit au Panthéon ou pour un projet de dôme sur Manhattan afin de se protéger de la pollution…
Totalement libre dans son parcours, la visite s'accorde à la thématique d'un point de vue scénographique: chaque module comporte une structure sous laquelle on doit se glisser. Il y a aussi de véritables charpentes, ainsi que divers types de toitures qu'on peut toucher. «Habituellement, comme elles sont trop éloignées, il n'est pas possible de les observer de près», remarque Panos Mantziaras.
À l'extérieur, des structures en bois avec couverture végétalisée donnent un exemple simple et concret de réalisation contemporaine. Une chose est sûre, après cette exposition, on ne verra plus le toit de la même façon!
«Tous sous le même toit» Exposition aux Berges de Vessy, route de Vessy 49, jusqu'au 31 octobre, ma-ve 13 h-17 h, sa-di 10 h-17 h, y compris pendant les vacances de Pâques. Entrée gratuite
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