AutricheTchétchènes tués: Kadyrov accuse les services secrets étrangers
Selon le dirigeant tchétchène, les services secrets étrangers seraient impliqués dans l’assassinat récent de dissidents de son pays réfugiés en Autriche et en France.

L’autoritaire dirigeant de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a accusé jeudi les services secrets étrangers d’être impliqués dans l’assassinat récent de dissidents tchétchènes réfugiés en Europe.
«Des blogueurs travaillant au nom d’un pseudo-patriotisme ont été ou seront victimes de services secrets œuvrant contre la Russie et, en particulier, contre moi-même», a déclaré Ramzan Kadyrov, dans un message sur Telegram. Il a mentionné les cas de «Anzor de Vienne et Mansour Stari», les pseudonymes de deux blogueurs tchétchènes, respectivement Mamikhan Oumarov et Imran Aliev, assassinés cette année en Autriche et en France.
Mamikhan Oumarov, 43 ans, voix critique à l’égard du régime tchétchène et qui avait demandé l’asile politique, a été trouvé mort samedi près de Vienne. Son corps présentait des impacts de balles. En janvier 2020, Imran Aliev, un blogueur de 44 ans, avait lui été retrouvé mort poignardé dans une chambre d’hôtel à Lille (nord de la France).
«Ne devenez pas des marionnettes, prenez soin de vos familles. Sinon, le même sort vous attend, mais ce sera Kadyrov et son équipe qui seront accusés», a indiqué le dirigeant tchétchène et protégé du Kremlin.
Contexte d’inquiétude grandissante
Ces déclarations interviennent dans un contexte d’inquiétude croissante pour la sécurité des dissidents tchétchènes en exil. Le dissident Mamikhan Oumarov, utilisant en Autriche le nom de Martin Beck, avait témoigné en 2017 dans une affaire de meurtre en Ukraine. La police autrichienne a arrêté deux suspects dans son assassinat, originaires de Tchétchénie. Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a décrit Oumarov comme un «ennemi personnel» du dirigeant tchétchène.
Après ce nouvel assassinat, une centaine de membres de la communauté tchétchène ont manifesté mardi à Vienne, près de l’ambassade russe, pour dénoncer un «crime politique» impliquant selon eux les autorités de Moscou. Derrière une banderole demandant «Qui sera le prochain ?» ils ont exigé que «soit assurée la sécurité de tous les réfugiés politiques tchétchènes".
En février, Toumso Abdourakhmanov, un blogueur tchétchène critique de Ramzan Kadyrov, avait été attaqué en Suède. En 2009, le dissident tchétchène Oumar Israilov avait lui été abattu dans une rue de Vienne.
AFP/NXP
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