Point sanitaire Covid-19Aglaé Tardin: «Je recommande absolument la vaccination des enfants»
Le nombre de cas positif encore jamais atteint met durement sous pression le système hospitalier genevois. Retrouvez l'essentiel de ce qui a été communiqué lors du 70e point sanitaire des autorités genevoises.
La médecin cantonale recommande la vaccination pour l'ensemble des enfants
Près de 20'000 personnes sont actuellement positives et donc en isolement
Près de 3000 personnes sont testées positives chaque jour à Genève
Selon Aglae Tardin, le booster protège à 70% contre une infection et à 88% contre une infection sévère, au moins transitoirement*
L'armée va apporter à nouveau son aide aux HUG, dès cette semaine
La conférence de presse des autorités sanitaires touche à sa fin.
Merci et bonne journée.
Si une personne fait un test antigénique positif en pharmacie/centre, puis un PCR de confirmation, qui s'avère également positif, n'est-elle comptabilisée qu'une fois officiellement?
Aglaé Tardin: Oui, tout à fait.
Quand a lieu la vaccination des enfants?
Nathalie Vernaz-Hegi: La vaccination des enfants a lieu le mercredi pour le moment mais en fonction des besoins, de la demande, on va élargir les capacités. Une offre le week-end est en discussion.
Quelqu'un qui a eu le Covid, qui a été vacciné d'une dose, puis qui a attrapé à nouveau le Covid a-t-il été naturellement boosté?
Nathalie Vernaz-Hegi: «Il faut respecter une latence d'un mois entre la dernière contamination et le vaccin. Mais rappelons que ces personnes ont un certificat d'immunité. Ce certificat est aussi valable en France pour les mesures en place dès le 15 janvier.»
Comment est mesurée la sérologie?
Aglaé Tardin: «Les résultats indiquent si la sérologie est positive ou négative. La technique de calcul dépend des laboratoires. Le certificat de guérison est délivré par le laboratoire directement et est valable trois mois et seulement en Suisse.
Ce ne sont pas les laboratoires qui décident du seuil, mais ils choisissent où ils se sont achalandés en sérologie/marques.
C'est pas le seuil qui change entre les laboratoires, mais l'interprétation. C'est donc avec les laboratoires qu'il faut voir en cas de contestation du résultat.»
L'été dernier, des personnes n'ont pas pu faire reconnaître leur infection suite à des tests antigéniques. Est-ce que ça a changé? Même question pour les sérologies.
Aglaé Tardin: «Non, toujours pas de délivrance du certificat sur seul résultat d'un test antigénique. Cela remet en question l'outil qu'est le certificat…»
Comment sont fait les décomptes de cas positifs, de tests et de vaccinations?
Aglaé Tardin: «On compte dans les positifs les résidents genevois. Dans notre tableau, il y a aussi le nombre de personnes testées à Genève, indépendamment de leur lieu de résidence. Mais, par exemple, les Genevois testés en Valais ne sont pas décomptés les premiers jours, mais apparaissent ensuite dans les 3-4 jours.»
Pourrait-on abandonner à Genève le traçage des cas-contact, contrairement à l'ordonnance fédérale?
Adrien Bron: «Oui, on abandonne déjà le contact-tracing. On a limité à la personne qui vit sous le même toit ou ceux qui ont des relations avec. Cela ne concerne pas les personnes guéries ou vaccinées depuis moins de quatre mois.»
Aglaé Tardin: «Oui, c'est aux personnes positives de contacter les personnes qu'elles ont vues, autres que celles qui vivent avec elles, dans le domicile.»
Mme Tardin recommande la vaccination à tous les enfants. Ce n'était pas le cas il y a quelques semaines/mois, qu'est-ce qui a changé?
Aglaé Tardin: Les résultats d'études sont rassurants. Plus de temps a passé et plus d'enfants ont été touchés. On a plus de recul et les données des études sont rassurantes.
Certains membres du personnel de santé sont-ils déjà retournés travailler alors qu'ils sont positifs?
Aglaé Tardin: Plusieurs dizaines d'employés de l'hôpital sont déjà retournés travailler (ndlr: même si touchés par le virus).
L'armée sera-elle appelée en renfort aux HUG et à l'Imad?
Adrien Bron: «Oui, la demande a été faite pour des missions hospitalières dès cette semaine et pour un mois, une trentaine de militaires seront mobilisés.»
Adrien Bron: «Non, nous nous organisons pour ne pas avoir à faire de tri. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas déjà une dégradation importante de la prise en charge des soins.»
Omicron est-il un signe de la fin de la pandémie?
Aglaé Tardin: «Sans doute que l'on va vers une normalisation (vivre avec le virus) mais on fait face à des murs, des obstacles à surpasser dans les prochaines semaines. On va vers une résolution de cette crise.»
Adrien Bron: «On a devant nous une grande difficulté d'accès aux soins, surtout ces dernières semaines. Ayons de la prudence, on espère tous les meilleurs scénarios, mais depuis deux ans ils se sont rarement réalisés.»
Les symptômes semblent différents de ceux dûs au variant Delta. Qu'en est-il?
Aglaé Tardin: «Il semble qu'il y ait moins de perte de goût et d'odorat avec Omicron et plus de personnes qui ont mal à la gorge, comme une angine, et moins comme une gros rhume. Ces informations sont encore à prendre avec des pincettes.»
Recommandez-vous la vaccination plus large pour les enfants?
Aglaé Tardin: «Moi, je le recommanderais absolument. Les résultats sont convaincants et on n'en sait pas beaucoup sur le Covid long chez les enfants.»
Comment expliquer ce taux si faible d'enfants vaccinés alors qu'ils seraient en théorie environ 30'000 sur le canton?
Nathalie Vernaz Hegi: «Pour les enfants, l'OFPS recommande la vaccination lorsqu'ils sont porteurs d'un facteur de vulnérabilité et pour les enfants qui ont dans leur entourage une personne vulnérable. Ils sont heureusement peu à cet âge-là.»
Les décès et les hospitalisations des personnes en EMS sont-ils en augmentation?
Aglaé Tardin: «On a des clusters en continu dans les EMS: entre 5 et 10 EMS sont concernés actuellement. C'est un nombre encore assez modeste.»
Faut-il prioriser l'analyse des tests des personnes symptomatiques par rapport à ceux pour raison de voyage ou de sorties (2G+)?
Aglaé Tardin: «S'il était possible de prioriser, cela ferait sens pour des raisons sanitaires. Mais il n'est absolument pas éthique d'exclure une partie de la population. Par ailleurs, sans soutien économique, on condamnerait ces lieux (culturels, boites de nuit, etc.). Mais d'un point de vue sanitaire, cette question se pose de manière aigue. On espère des réponses rapides de l'OFSP et de Berne.»
Faut-il fixer une limite, car les prix s'envolent?
Adrien Bron: «La fixation des prix des médicaments, etc. est un sujet éternel pas prêt d'être épuisé, mais il pourrait y avoir une régulation politique.»
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.