Les quotas de travailleurs extra-européens sont bientôt à sec
Inquiets pour leur attractivité, Genève, Zurich et Bâle-Ville plaident pour une hausse des contingents.

Le ministre genevois de l'Economie, Pierre Maudet, ainsi que ses homologues de Zurich et de Bâle-Ville ont convié les médias mardi à Zurich pour faire passer un message «fort»: ils réclament du Conseil fédéral une hausse des quotas annuels des travailleurs extra-européens hautement qualifiés. Alors que la demande en spécialistes s'accentue et que l'incertitude s'est instaurée auprès d'entreprises, il en va de l'attractivité de ces places économiques, ont-ils lancé.
Cette année, les trois cantons ont épuisé leurs contingents plus rapidement que jamais auparavant, soit avant la fin du premier trimestre. Conséquence: ils doivent puiser dans la réserve fédérale. «Mais celle-ci sera vidée cet automne», déplore la conseillère d'Etat zurichoise Carmen Walker Späh. Les gouvernements pourront ensuite demander aux cantons qui détiennent toujours des permis de leur en donner. Une forme de «souk» bureaucratique intenable, fustige Pierre Maudet.
Le système de quotas prévoit que chaque canton bénéficie en début d'année d'un certain nombre de permis de séjour (B) et de courte durée (L) auquel s'ajoute un stock fédéral. En 2014, l'ensemble totalisait 8500 unités. Mais après l'acceptation de l'initiative «Contre l'immigration de masse», le Département de justice et police (DFJP) de Simonetta Sommaruga a biffé 2000 permis.
«Ces contingents sont essentiels pour des domaines comme la pharma, l'horlogerie ou les technologies médicales»
Le trio de mardi était déjà monté au front il y a un an pour réclamer la restitution des sésames. La pression a fonctionné en partie: 1000 permis ont été rétablis. Un pas dans la bonne direction, qui n'a toutefois pas permis de répondre aux besoins.
«Ces contingents sont essentiels pour des domaines comme la pharma, l'horlogerie ou les technologies médicales, clame Pierre Maudet. Nous nous inquiétons de la détérioration lente mais certaine des conditions-cadres.»
Le canton de Genève disposait pour 2017 d'un quota de base de 83 permis B et 133 permis L, épuisé le 22 février. Il a depuis prélevé 349 permis B et 151 permis L auprès de la Confédération. Mais il ne reste plus que 34 permis B et 82 L d'ici à la fin de l'année. L'an dernier, les autorisations avaient été attribuées avant tout à des ressortissants des Etats-Unis et d'Inde.
«On se tire une balle dans le pied pour des raisons idéologiques»
«Nous souhaitons du Conseil fédéral qu'il cesse de faire une politique de signal. Personne ne lui a demandé de baisser ces quotas. Ceux-ci n'ont aucun rapport avec la mise en œuvre de l'initiative «Contre l'immigration de masse» et ils ne concernent qu'un nombre restreint de personnes. On se tire une balle dans le pied pour des raisons idéologiques», poursuit Pierre Maudet.
Le ministre a le soutien «solidaire» du Canton de Vaud. «Genève est plus touché que nous, mais il y a un effet ricochet car des gens qui travaillent à Genève vivent ici», déclare le conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis. Lequel avait cosigné en septembre dernier une lettre des deux gouvernements de la Métropole lémanique qui faisait état des inquiétudes liées aux quotas à leurs élus fédéraux.
Le Conseil fédéral va-t-il céder à ces nouvelles demandes? Le DFJP ne fait pas de commentaire et se borne à rappeler que l'ampleur des contingents 2018 sera déterminée cet automne.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.